(Agence Ecofin) - Le parti politique d’Abubakar Atiku, le principal adversaire de l’opposition lors de l'élection présidentielle de février dernier au Nigéria, a introduit un recours contre la proclamation de la victoire du président sortant Muhamadu Buhari. « Nous demandons que notre candidat... soit déclaré vainqueur », a fait savoir à la presse Emmanuel Enoidem, l'avocat de cette formation politique.
M. Atiku (photo) n'a jamais reconnu la victoire proclamée de l'ancien général Buhari et son parti dit aujourd'hui que des centaines de personnes sont prêtes à témoigner sur de nombreuses irrégularités qui ont été relevées durant le processus de cette élection présidentielle.
La situation risque de reforcer l'attentisme qui se se lit sur les marchés nigérians. La bourse de Lagos n'a pas connu une évolution significative depuis la proclamation des résultats. Les investisseurs (individuels et institutionnels) risqueraient de refroidir leur appétit pour les produits financiers qui les exposent au Nigéria.
Les ménages et les entreprises qui résident dans le pays pourraient elles aussi en payer le prix. Selon de récentes données de l'administration nigériane en charge des statistiques, le taux de chômage a augmenté dans le pays, en rapport avec la faible création d'emplois.
Aussi le revenu net disponible qui indique la mesure de la consommation potentielle, aussi bien des ménages que des entreprises, a progressé de 38,2% entre le premier semestre 2016 et celui de 2018, mais cette évolution est juste un petit cran au-dessus du taux d'inflation qui, sur la même période, a augmenté de 37,4%.
Même si la position extérieure du pays s'est améliorée en rapport avec la hausse des prix du pétrole, les analystes du marché nigérian eux sont assez réservés et attendent de voir comment seront gérés les défis que rencontre actuellement le pays.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.