(Agence Ecofin) - Les élections du 14 janvier dernier en Ouganda qui ont vu Yoweri Museveni rempiler pour un sixième mandat avaient été entachées d’actes de violations des libertés d’expression, d’opinion et de réunion. Washington avait à l’époque dénoncé cette situation et avait annoncé des représailles.
Les USA vont imposer des mesures de restrictions contre plusieurs responsables gouvernementaux ougandais. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi 16 avril, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken.
Selon le responsable, ces mesures ont été prises en réponse aux « atteintes à la démocratie » répertoriées lors des élections du 14 janvier dernier qui ont enregistré la réélection du président Yoweri Museveni.
« Les actions du gouvernement ougandais au cours du récent processus électoral ont porté atteinte à la démocratie et au respect des droits de l'homme. J'annonce aujourd'hui des restrictions en matière de visas pour les personnes considérées comme responsables ou complices de l'affaiblissement du processus démocratique en Ouganda, notamment pendant les élections générales du 14 janvier et la campagne qui s’est tenue avant », a indiqué le communiqué du chef de la diplomatie américaine.
Lors du scrutin qui a vu Yoweri Museveni rempiler pour un sixième mandat à la tête de l’Ouganda plusieurs cas de violations des droits et libertés publiques avaient été répertoriées. Celles-ci concernaient notamment le principal opposant au chef de l’Etat, Bobi Wine, qui a été arrêté puis bloqué dans sa résidence, mais également l’internet qui a été coupé deux jours avant le scrutin.
« Les organisations de la société civile et les militants qui œuvrent en faveur des institutions électorales et de la transparence des processus électoraux ont été la cible de harcèlement, d'intimidation, d'arrestations, d'expulsions, d'accusations juridiques fallacieuses et de refus d'accès à des comptes bancaires. Le gouvernement a limité l'accréditation des observateurs électoraux internationaux, locaux et de la société civile, mais ceux qui ont pu observer le processus ont constaté des irrégularités généralisées avant, pendant et après l'élection, qui ont sapé sa crédibilité. Ce processus électoral n'a été ni libre ni équitable » a indiqué Antony Blinken.
Même si aucun nom n’a été donné concernant les personnalités visées par cette mesure, elle devrait néanmoins réjouir les partis d’opposition et les organisations de la société civile qui n’ont pas cessé de dénoncer la « mascarade électorale » qui a eu lieu en janvier. Pour l’instant, Kampala n’a toujours pas réagi à cette annonce.
Moutiou Adjibi Nourou
Casablanca, Maroc : « Quelle assurance dans un monde d’incertitudes ? »