(Agence Ecofin) - Depuis la révolution de 2011, les tensions qui ont secoué la Libye ont vu s’affronter plusieurs camps pour le pouvoir jusqu’à l’institution d’un consensus qui programme les élections pour le 24 décembre 2021, et la désignation d’Abdel Hamid Dbeibah comme Premier ministre provisoire.
Lundi 8 mars 2021, les législateurs libyens divisés depuis des années entre les deux gouvernements qui se disputent le pouvoir se sont réunis afin de discuter, pour la première fois, de la mise en place d’un gouvernement d’union.
La réunion qui a eu lieu dans la ville de Syrte a permis au Premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah (photo), désigné le 5 février 2021 de présenter devant les 132 députés présents, la liste des membres de son gouvernement, afin de respecter le délai de 21 jours qui lui avait été donné. En début de séance, la parole a été donnée aux députés, puis le Premier ministre a exprimé l’importance pour tous les législateurs présents de « faire passer les intérêts de la nation avant tout » afin de ne pas « entraver le processus électoral ».
Le gouvernement proposé, et qui doit être approuvé avant le 19 mars 2021, est composé de 33 membres répartis en 27 ministères et six ministres d’Etat. La composition des portefeuilles ministériels prévoit que les 7 postes régaliens, à savoir : les Affaires étrangères, l’Economie, le Commerce, la Justice, la Défense, l’Intérieur et les Finances seront répartis entre le Sud, l’Est et l’Ouest.
La répartition prévoit aussi une inclusion féminine avec 5 portefeuilles ministériels réservés aux femmes, d’après les informations rapportées par Bloomberg. Elle a été faite, selon Mr Dbeibah, en tenant compte « de l’équilibre entre la compétence et la garantie de l’inclusion régionale […], de manière à ce que le gouvernement soit réellement représentatif de tous les Libyens ».
Toutefois, la composition proposée par le Premier ministre fait face à une vague de contestations, concernant notamment les personnalités choisies et le nombre de ministres prévus. Celui-ci est jugé trop important pour un gouvernement provisoire, dont la mission principale est de conduire le pays vers les élections de décembre 2021. En effet, certains ministères tels que l’Economie ou encore l’Education ont connu des scissions et des postes (ministères du Pétrole et du Gaz et ministère des Ressources hydriques) ont été créés en parallèle à des sociétés publiques existant déjà.
Face aux réticences exprimées, M. Dbeibah a appelé les « députés à ne pas manquer l’occasion […], de permettre au gouvernement d’accomplir immédiatement ses tâches difficiles et de ne pas reporter le vote de confiance ». Rappelons que l’élection du milliardaire libyen est entachée de soupçons de fraudes, révélées fin février, par un rapport de l’ONU.
Notons que la mise en place du gouvernement d’union grâce au vote de confiance permettra de stabiliser la situation en Libye, tant sur le plan sécuritaire qu’économique.
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