(Agence Ecofin) - L’ex-présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma (photo) a déclaré, dans un discours prononcé mercredi à l’Université Wits, que l’African National Congress (ANC) devra manœuvrer en douceur pour imposer aux parlementaires sud-africains la réforme qu’il souhaite en vue de faciliter les expropriations de terres sans compensation. Pour le parti au pouvoir, l’échec de cette réforme agraire relèverait en effet d’un camouflet.
Contre la ligne officielle du parti, le président Jacob Zuma avait récemment décidé de céder aux sirènes de l’opposition menée par Julius Malema en envisageant une réforme constitutionnelle qui devrait faciliter les exproriations de propriétaires fonciers blancs au profit des Noirs. Une mesure jugée populiste et qui ne cesse depuis d’animer le débat politique. Jusque là en retrait, l’ex-épouse du président sud-africain a donc décidé de l’appuyer tout en déconseillant un passage en force.
« Vous ne pouvez pas avoir la majorité des gens dans le pays (les Noirs ndlr) n'ayant pas accès à la terre. Ce n'est pas tenable. Nous devons trouver un moyen d'aller de l'avant, par exemple, lors de la conférence sur les politiques de l'ANC. Les constitutions sont faites pour être modifiées à un moment donné s'il y a des problèmes. Mais pour modifier la Constitution, vous avez besoin d'un vote des deux tiers au Parlement. Donc, si vous voulez modifier la Constitution, vous devez persuader la société en premier, parce que les partis politiques au Parlement représentent la société », a notamment expliqué Mme Dlamini-Zuma. De quoi pacifier un débat public aussi fondamental que passionné.
Souha Touré
Lire aussi :
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »