(Agence Ecofin) - La revue Automne 2017 de la Banque mondiale « Bilan économique » a consacré son dossier spécial au Niger. Signé par de nombreux experts de l’institution et préfacé par Mme Soukeyna Kane (photo), Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad, la Guinée, le Mali et le Niger, ce dossier n’a pas plu du tout au petit bureau de la Banque mondiale de Niamey qui fulmine : « Ceci ne reflète aucunement la position de la Banque mondiale face aux efforts mis en œuvre par les autorités nigériennes pour lutter contre la pauvreté et développer l’économie de manière durable et inclusive ».
Il faut dire que ce dossier spécial, qui ne serait, selon le bureau de Niamey, qu’une « version préliminaire et non validée » dresse un tableau particulièrement critique des pratiques de la classe politique du Niger. Dans des termes crus, de la page 29 à la page 50, il dénonce des usages endémiques de corruption, de clientélisme, d’impunité ou de passation de marchés non-transparentes…
Un tel rapport, mis à disposition sur le site de la Banque mondiale, ne pouvait pas échapper au site d’information Niamey et les 2 jours qui en a fait état dans l’un de ses articles, relayé ensuite par d’autres médias nigériens et par l’Agence Ecofin.
Ce travail d’information semble pourtant banal dans toute démocratie, sauf pour le bureau de la Banque mondiale de Niamey qui « tient à se dissocier des conclusions reprises dans un article paru dans un média local »… à quelques jours de la grande réunion des bailleurs de fonds du Niger qui se tiendra à Paris du 13 au 14 décembre prochain.
Ce rapport était hier encore disponible dans la documentation de la Banque mondiale avant d’être soudainement remplacé par le message ci-dessus (tout de même assorti du numéro de la Fraud & Corruption Hotline), mais il reste téléchargeable sur le site de l’Agence Ecofin.
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