(Agence Ecofin) - La protection de la biodiversité via la réduction des émissions dues à la déforestation est l’un des principaux axes de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique en Afrique. Au cours des dernières années, l’Afrique centrale a fait des progrès significatifs.
L'Afrique centrale progresse en matière de protection de la biodiversité. C'est ce qui ressort du bilan actualisé des aires protégées dans les dix pays membres de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC). Ce bilan a été réalisé par l'Observatoire des forêts d'Afrique centrale (OFAC), après un travail d'enquête sur 5 ans.
Lancement officiel de l’État des aires protégées d’Afrique centrale 2020, devenue aujourd’hui la publication phare sur les aires protégées de la région. Télécharger la publication à partir de ce lien : https://t.co/AEwtumHN1y @IUCN_PA @EU_Partnerships pic.twitter.com/UqGZZIWZdy
— UICN-PACO (@UICN_PACO) June 29, 2021
Le rapport intitulé «Aires protégées d’Afrique centrale : Etat 2020» révèle que les aires protégées ont augmenté en termes de superficie. La région compte 800 000 km2 d'aires protégées réparties sur dix pays d'Afrique centrale. Le Gabon et le Rwanda ont pu renforcer leur réseau grâce au développement de l'écotourisme.
Selon Charles Doumenge, spécialiste des forêts d'Afrique centrale qui a coordonné le travail de 90 enquêteurs de terrain, certains pays tels que Sao Tomé-et-Principe ont dépassé les 30% de leur territoire en aires protégées. D'autres pays, dont le Burundi, n'en sont même pas à 6 % de leur territoire.
« En tant que biologiste, je peux dire qu’on commence à avoir un réseau d’aires protégées sur l’ensemble de la région qui permet de protéger un bon échantillon de la biodiversité », a-t-il déclaré.
Cependant, de nombreux défis restent à relever pour une gestion efficace de la biodiversité. Environ 85 % des zones protégées, à l'exception des parcs nationaux, sont la propriété des Etats. Dans le processus de décision, les communautés locales, les fondations et les ONG expertes en matière d'environnement ne sont pas suffisamment impliquées.
Selon l'OFAC, 25% des aires protégées sont affectées à des permis d'exploitation pétrolière et 25% sont promises à cet effet. De plus, selon l'évaluation de l'Observatoire, 10% du réseau est menacé directement ou indirectement par des permis miniers.
Pour une meilleure gestion de ces zones, l'OFAC invite à plus de transparence dans les industries extractives. En outre, il sera nécessaire de renforcer les plans d'occupation des sols, afin de préserver durablement les milieux naturels.
Gwladys Johnson Akinocho
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