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Cameroun : lors de sa cavale, l’ex-ministre Atangana Kouna a été interpellé au Nigeria, en possession de près d’un milliard FCFA en devises

  • Date de création: 02 avril 2018 12:49

(Agence Ecofin) - Les autorités nigérianes ont transmis à leurs homologues camerounais, les scellés contenant les effets avec lesquels l’ex-ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna (photo), a été récemment interpellé au «Command Guest House» de Bauchi (dans l’Etat du même nom), établissement hôtelier appartenant à l’armée nigériane.

Selon des sources proches de l’enquête, outre le passeport diplomatique de l’ex-ministre, qui avait réussi à quitter le Cameroun, en dépit d’une interdiction de sortir du territoire national ; les autorités nigérianes ont retrouvé sur Basile Atanga Kouna, au moment de son interpellation, une dizaine de cartes de crédits, une quinzaine de carnet de chèques et, surtout, un volume important de devises étrangères, dont le montant total est estimé à près d’un milliard de francs Cfa.

Ce volume de devises suscite au moins des interrogations sur le rôle joué par une banque locale dans ce qu’il convient d’appeler «l’affaire Atangana Kouna», au regard de la rigidité de la réglementation bancaire relative à la mise à disposition des devises aux clients.

En effet, mis à part le volume sus-mentionné, qu’une banque ne saurait aisément mettre à la disposition d’un particulier, les usages dans les institutions bancaires imposent que le demandeur de devises présente des documents attestant qu’il effectue un voyage à l’étranger. Ce qui aurait été difficile pour Basile Atangana Kouna, dont la décision d’interdiction de sortir du territoire camerounais avait été abondamment partagée sur les réseaux sociaux.

Cela dit, l’on sait également que Basile Atangana Kouna a réussi à sortir du territoire camerounais le 9 mars 2018, à bord d’un véhicule tout terrain, flanqué de plaques d’immatriculation de l’armée camerounais.

De sources autorisées, ces plaques ont été dérobées puis placées sur le véhicule en question par un adjudant-chef de l’armée, ayant d’ailleurs effectué le voyage jusqu’au Nord du pays  aux côtés de l’ex-ministre, afin de lui servir de couverture en cas de contrôle.

Ce sous-officier de l’armée, apprend-on, est lui-même sous le coup d’une interdiction de voyager dans l’espace Schengen, à cause d’une affaire de trafic de passeports de service dans laquelle il a été impliqué.

Actuellement aux mains de la justice militaire, il est présenté comme étant le chef d’orchestre de l’exfiltration de Basile Atangana Kouna, après avoir été contacté par le frère cadet (un prêtre) de l’ex-ministre.

Mais, en dépit de cette tentative de fuite visiblement bien orchestrée, et au bout d’une cavale de plus de 10 jours, Basile Atangana Kouna a été ramené au Cameroun le 22 mars 2018, à bord d’un avion spécial. Après une audition, qui a conduit à l’interpellation de l’adjudant-chef et du prêtre sus-mentionné (il a été ensuite libéré suite au garantie présentée par l’Archevêque de Yaoundé, mais reste à la disposition de la justice), l’ex-ministre a été aussitôt écroué à la prison centrale de Kondengui, dans la capitale.

Pour l’heure, aucune information officielle ne filtre sur les motifs de l’interdiction de sortie du territoire, à laquelle M. Atangana Kouna a tenté de se soustraire. Mais, dans les couloirs du Tribunal criminel spécial, juridiction d’exception chargée de la traque des prévaricateurs de la fortune publique, et qui avait fait tenir une convocation à l’ex-ministre peu de temps avant sa disparition, l’on cite une affaire de détournements de fonds à la Camwater.

Basile Atangana Kouna a été le tout premier Dg de cette entreprise publique, avant d’être propulsé à la tête du ministère de l’Eau et de l’Energie.

Brice R. Mbodiam   

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