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Selon Moody’s, renoncer aujourd’hui au FCFA conduirait rapidement à une dévaluation en zone CEMAC

  • Date de création: 01 décembre 2019 11:39

 (Agence Ecofin) - « Une modification du régime monétaire actuel pourrait entraîner une dévaluation de la monnaie et causerait beaucoup de perturbations [...] À court terme, une dévaluation perturberait et réduirait la soutenabilité de la dette extérieure. À long terme, l’effet d’un nouveau régime, avec ou sans dévaluation de la monnaie, reste incertain et dépendrait de la capacité des autorités à abaisser le taux de change réel pour accroître la compétitivité », soutient l’agence américaine Moody’s dans une note publiée le 26 novembre 2019 et dont l’Agence Ecofin a eu copie.

Dans ce document, l’Agence de notation analyse les enjeux de la décision prise lors du sommet extraordinaire de la Cemac organisé le 22 novembre à Yaoundé. À l’issue de cette rencontre, cinq chefs d’État de cette sous-région et le Premier ministre du Gabon, représentant son président, ont convenu « d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire » avec la France. La Beac et la Commission de la Cemac ont été chargées de « proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».

Une position extérieure fragile

Les arguments techniques qui sous-tendent la position de Moody’s sont de plusieurs ordres. D’abord, Moody’s estime que, sans un nouveau soutien du Fonds monétaire international (FMI), les perspectives d’augmentation des réserves de change de la Cemac sont assez faibles. En effet, la production des devises dans cette sous-région dépend à 74 % de la vente de pétrole brut. Or, les volumes de production (-14 % entre 2008 et 2018) et les prix sont en baisse.  

Ensuite, pour l’agence de notation américaine, « le rythme actuel de diversification des économies ne compensera que partiellement le déclin de la production pétrolière ». « Une augmentation plus importante des exportations non pétrolières nécessiterait la mise en place d’un secteur manufacturier robuste, axé sur l’exportation ; ce qui, à notre avis, ne se concrétisera probablement pas à moyen terme, en raison de la faible compétitivité de la région et de la capacité limitée des autorités à concevoir et mettre en œuvre des politiques économiques globales qui soutiendraient les efforts de diversification », explique Moody’s.

Enfin, en même temps que la Cemac aura du mal à générer des devises, elle risque de ne pouvoir limiter davantage la facture de ses importations de biens et services qui se font en monnaies étrangères. « La réduction de 6 % du poids des importations sur le PIB de la région, depuis 2014, reflète simplement une réduction similaire du niveau des dépenses de l’État. Pour les mêmes raisons qui limitent le rythme de diversification économique, nous voyons des possibilités limitées de substitution des importations et nous prévoyons que la part des importations de marchandises ne diminuera que très légèrement, en raison de la baisse de l’activité dans le secteur pétrolier », expliquent les experts de Moody’s.

La garantie de la France encore nécessaire…

Fin juin 2019, les avoirs détenus par des acteurs économiques de la Cemac dans les banques internationales étaient de 5,2 milliards $, dont une partie, sous la forme des prêts. Moody’s estime que même le rapatriement de ces prêts ne résorbera pas complètement le gap.

En effet, juste pour le remboursement des eurobonds émis par les gouvernements de la sous-région, les besoins en devises entre 2022 et 2025 se chiffrent à 3 milliards $. Pour renégocier cela, les États devront prouver qu’ils ont une solide stabilité extérieure. Or, cette stabilité est aujourd’hui fragilisée par l’encours global de la dette de la Cemac vis-à-vis du secteur bancaire international (12,7 milliards $) dont 11,7 milliards $ pour les entreprises non financières.

Il ressort de la note de Moody’s que la Cemac est dans une posture défavorable pour renégocier une évolution du régime monétaire actuel. Les analystes estiment même que, pour le moment, la sous-région aura encore besoin de la garantie de la France pour rassurer les investisseurs étrangers de la stabilité de sa monnaie. Une option qui ne semble pas être la chose la mieux partagée parmi les dirigeants de la sous-région.

Au sortir de la rencontre avec ses homologues, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de Guinée Équatoriale, a salué l’espoir proche d’une rupture avec la France. Pour sa part, le président Denis Sassou Nguesso du Congo a invité à des discussions responsables sur cette question. Les arbitrages de la Commission de la Cemac (organe politique) et de la Beac (organe de supervision monétaire) sont à suivre.

L’optimisme de la Beac

Pour maintenir la stabilité extérieure, la Banque centrale est encouragée par le FMI à initier très rapidement la réduction des liquidités dans le secteur bancaire, pour éviter une probable pression sur les réserves de change jugées trop maigres. Or, dans presque tous les secteurs, les acteurs économiques se plaignent du manque de capital financier comme principal défi à la survie de l’entreprise au Cameroun.

Pour l’heure, la Beac se montre confiante. Elle annonce pour la fin de l’année 2019, un niveau de réserves de changes qui permettra de couvrir plus de 3 mois d’importations de la sous-région. Aussi, en plus du Cameroun et du Gabon dont les programmes avec le FMI s’achèvent au deuxième semestre 2020, la Guinée Équatoriale et le Congo sont parvenus à un accord pour leurs programmes économiques.

Les pays de la Cemac attendent encore 246 millions $ du FMI, hormis les avances qui seront accordées à la Guinée Équatoriale et dont le montant n’est pas encore connu. De ce montant, il faut aussi ajouter les appuis budgétaires accompagnant les programmes du FMI et qui pourraient à court terme renforcer la position extérieure de la sous-région.

Idriss Linge


 
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