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Réviser les accords monétaires avec la France sur le moyen terme, serait préjudiciable aux économies de la Cemac

  • Date de création: 29 novembre 2019 20:08

(Agence Ecofin) - Réunis le 22 novembre 2019 dernier à Yaoundé, au Cameroun, dans le cadre d'un sommet extraordinaire de la CEMAC organisé à l'initiative du président camerounais Paul Biya, 5 chefs d'Etat de cette sous-région, ainsi que le Premier ministre du Gabon représentant son président, ont convenu « d'engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d'une nouvelle coopération monétaire » avec la France.

La BEAC et la commission de la CEMAC ont été mises à contribution pour proposer « dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l'évolution de la monnaie commune ». Une réflexion publiée le 26 novembre 2019 par l'Agence de notation américaine Moody's est venue donner un premier aperçu des enjeux d’une telle décision. Il en ressort que la sous-région est dans une posture défavorable pour renégocier une évolution du régime qui gouverne la monnaie actuellement utilisée par ses pays membres.

« Une modification du régime monétaire actuel pourrait entraîner une dévaluation de la monnaie et causerait beaucoup de perturbations [...] A court terme, une dévaluation perturberait et réduirait la soutenabilité de la dette extérieure. A long terme, l'effet d'un nouveau régime, avec ou sans dévaluation de la monnaie, reste incertain et dépendrait de la capacité des autorités à abaisser le taux de change réel pour accroître la compétitivité » ont expliqué les analystes de Moody's, dans une note dont l'Agence Ecofin a eu une copie.

Les arguments techniques derrière cette position sont de plusieurs ordres. Pour une sous-région dont 74% des devises sont générés par la vente de pétrole brut, avec la baisse aussi bien des volumes de production (-14% entre 2008 et 2018) que des prix, les perspectives d'augmentation de ses réserves de change sont assez faibles, sans un nouveau soutien du Fonds monétaire international.

 Une baisse attendue des revenus en devises pèsera sur la stabilité extérieure de la monnaie

« Le rythme actuel de diversification des économies ne compensera que partiellement le déclin de la production pétrolière. Une augmentation plus importante des exportations non pétrolières nécessiterait la mise en place d’un secteur manufacturier robuste, axé sur l’exportation ; ce qui, à notre avis, ne se concrétisera probablement pas à moyen terme, en raison de la faible compétitivité de la région et de la capacité limitée des autorités à concevoir et mettre en œuvre des politiques économiques globales qui soutiendraient les efforts de diversification», explique Moody's.

En même temps que la Cemac aura du mal à générer des devises, elle risque de ne pouvoir limiter davantage la facture de ses importations de biens et services qui se font en monnaies étrangères. « La réduction de 6% du poids des importations sur le PIB de la région, depuis 2014, reflète simplement une réduction similaire du niveau des dépenses de l’État. Pour les mêmes raisons qui limitent le rythme de diversification économique, nous voyons des possibilités limitées de substitution des importations et nous prévoyons que la part des importations de marchandises ne diminuera que très légèrement, en raison de la baisse de l'activité dans le secteur pétrolier », expliquent les experts de Moody's.

Face à cette situation de blocage marquée par de faibles perspectives de hausse des revenus des exportations et de faible réduction de la facture des importations, les marges de manœuvre semblent restreintes pour la Cemac.

Fin juin 2019, les avoirs détenus par des acteurs économiques de la Cemac dans les banques internationales étaient de 5,2 milliards $, dont une partie sous la forme des prêts. Moody's estime que même le rapatriement de ces prêts ne résorbera pas complètement le gap.

La France, un soutien qu’il faudra conserver encore un certain temps

En effet, rien que les besoins en devises pour le remboursement des eurobonds émis par les gouvernements de la sous-région représentent la somme de 3 milliards $ entre 2022 et 2025. Pour renégocier cela, les Etats devront prouver qu'ils ont une solide stabilité extérieure. Or cette stabilité est aujourd'hui fragilisée par l'encours global de la dette de la Cemac vis-à-vis du secteur bancaire international (12,7 milliards $) dont 11,7 milliards $ pour les entreprises non financières.

Les analystes estiment donc que, pour le moment, la Cemac aura encore besoin de la garantie de la France pour maintenir la stabilité de sa monnaie aux yeux des investisseurs étrangers. Une option qui ne semble pas être la chose la mieux partagée, parmi les dirigeants de la sous-région. Au sortir de la rencontre avec ses homologues, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de Guinée équatoriale, a salué l'espoir proche d'une rupture avec la France, tandis que le président Denis Sassou Nguesso du Congo a, pour sa part, invité à des discussions responsables sur cette question.

Les arbitrages de la Commission de la Cemac (organe politique) et de la BEAC (organe de supervision monétaire) seront donc à suivre. Pour maintenir la stabilité extérieure, la Banque centrale est encouragée par le FMI à initier très rapidement la réduction des liquidités dans le secteur bancaire, pour éviter une probable pression sur les réserves de change jugées trop maigres. Or, dans presque tous les secteurs, les acteurs économiques se plaignent du manque de capital financier comme principal défi à la survie de l'entreprise au Cameroun.

Pour l’heure, on n’en est pas encore à ce scénario catastrophe. La BEAC est confiante et annonce, pour la fin de l’année 2019, un niveau de réserves de changes qui permettra de couvrir 3 mois d’importations pour la sous-région. Aussi, en plus du Cameroun et du Gabon dont les programmes avec le FMI s’achèvent au deuxième semestre 2020, la Guinée équatoriale et le Congo sont parvenus à un accord pour leurs programmes économiques.

Les pays de la Cemac attendent encore 246 millions $ du Fonds monétaire international, hormis les avances qui seront accordées à la Guinée équatoriale, et dont le montant n’est pas encore connu. De ce montant, il faut aussi éliminer les appuis budgétaires qui accompagnent les programmes du FMI, et qui pourraient à court terme renforcer la position extérieure de la sous-région.

Idriss Linge


 
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