(Agence Ecofin) - La COP26 sera l’occasion de fixer de nouveaux objectifs de financement après les 100 milliards $ annuels. Les prévisions sur les besoins de financement climatique des pays en voie de développement se multiplient. Le FMI vient de faire part de ses prévisions pour l’adaptation en Afrique.
Le Fonds monétaire international (FMI) estime qu’il faudrait allouer entre 30 et 50 milliards $ par an à l’adaptation au changement climatique au cours de la prochaine décennie en Afrique subsaharienne.
Ce montant devrait permettre de mieux faire face à l'intensification des phénomènes dangereux liés au changement climatique. Selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), ils ont entraîné une insécurité alimentaire, accentuant la crise socio-économique et sanitaire liée à la pandémie de covid-19.
Le rapport 2020 sur le climat en Afrique de l'OMM souligne la vulnérabilité de l'Afrique aux effets du changement climatique. « Au cours de l’année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l’élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés », a indiqué le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.
En Afrique subsaharienne, le changement climatique pourrait entraîner une baisse supplémentaire du produit intérieur brut (PIB) pouvant aller jusqu'à 3 %, d'ici 2050. En outre, le rapport révèle que l'insécurité alimentaire augmente de 5 à 20 % à chaque inondation ou sécheresse en Afrique subsaharienne. Ces phénomènes entraînent des déplacements de populations, soit 1,2 million de nouveaux déplacés dus à des catastrophes et près de 500 000 dus à des conflits. L'OMM estime que 12% de tous les nouveaux déplacements dans le monde se sont produits dans la Corne de l'Afrique et en Afrique de l'Est.
Il est urgent de renforcer la résilience climatique, a déclaré M. Taalas. L'étude du FMI montre qu'il est possible de réduire le risque d'insécurité alimentaire. Il faut pour cela améliorer l'accès aux systèmes d'alerte précoce et aux informations sur les prix des denrées alimentaires et les conditions météorologiques.
En outre, les agriculteurs devront être informés sur le moment de planter et d’irriguer. Cela permettrait de développer une agriculture tenant compte des facteurs climatiques. Le rapport suggère la mise en œuvre rapide de stratégies d'adaptation en Afrique. Elles vont stimuler le développement économique et générer davantage d'emplois pour soutenir la reprise économique après la covid-19.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »