(Agence Ecofin) - Gabriel Obiang Lima (photo), le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures, a indiqué selon des propos rapportés par le média économique et financier britannique Financial Times, que son pays n'avait pas besoin d'une aide de 200 millions $. « Nous mobilisons cette somme en moins de deux mois », a-t-il fait savoir.
Ce commentaire survient en réponse à des critiques d’ONG internationales, qui ont trouvé paradoxal que le Fonds monétaire international apporte une aide financière à un pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), dont le sous-sol est riche en pétrole, pour une faible population. L'institution de Bretton Woods a en effet accepté d'accorder une première tranche de 280 millions $ à la Guinée équatoriale pour soutenir sa stabilité extérieure.
Selon le ministre Obiang Lima, cette aide aurait été acceptée par solidarité pour la sous-région parce qu’elle en avait vraiment besoin. Certaines données pourraient en effet soutenir cette position. La Guinée équatoriale est le troisième producteur de pétrole en Afrique et son produit national brut par habitant est de 17 504 $, selon le dernier classement sur l'indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement.
Aussi, il est admis par de nombreux analystes que sans l'aide apportée actuellement par le FMI aux pays de la CEMAC, la sous-région risque de connaître une instabilité extérieure profonde de sa monnaie. Moody's dans une note récemment publiée, estime en effet que l'aide du FMI est importante sur le moyen terme, pour maintenir au beau fixe, les économies de cette communauté.
Mais dans l’absolu cependant, l'appui du FMI devrait aussi apporter un soulagement aux comptes macroéconomiques de la Guinée équatoriale. Le rapport de politique monétaire publié en novembre 2019 par la BEAC (Banque centrale), fait ressortir un ensemble de faiblesses structurelles que connait le pays.
Entre janvier et août 2019, le gouvernement équato-guinéen a été le plus gros emprunteur sur le marché monétaire et des capitaux de la CEMAC, avec un total de 677,5 milliards FCFA mobilisés. Aussi, le solde des opérations financières extérieures de la Guinée équatoriale affiche une situation déficitaire depuis 2014, avec un pic de -31,4% prévu pour fin 2019.
Idriss Linge
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