(Agence Ecofin) - Face à l’ampleur de son endettement public qui culmine à plus de 120% du PIB, le gouvernement gambien vient de demander à ses créanciers, une restructuration de sa dette.
« Nous lançons un appel à tous, au Club de Paris ainsi qu'aux créanciers bilatéraux et multilatéraux... La dette représente actuellement 120% de notre PIB. Elle est très élevée et c'est la raison pour laquelle nous demandons une restructuration. », a déclaré le ministre gambien des finances, Amadou Sanneh, à Paris, relayé par la Tribune Afrique.
Le niveau d’endettement de la Gambie donne peu de marge de manœuvre au gouvernement Barrow qui a lancé depuis son installation, son Plan de développement (2018-2021) qui prend en compte un investissement de 2,5 milliards $ dans les secteurs de l'énergie des infrastructures et de l'agriculture.
Le service de la dette capte la moitié des recettes budgétaires du gouvernement, anéantissant la volonté de nouveaux dirigeants de redresser l’économie nationale. « Notre dette est insoutenable ... Le service de la dette accapare une part énorme des ressources de l'Etat, ne laissant qu'une marge de manœuvre budgétaire minime pour le financement requis des infrastructures cruciales et du capital humain.», expliquait Banjul à l’occasion de la présentation dudit Plan.
La nécessité pour la petite nation anglophone de l’Afrique de l’Ouest, partiellement enclavée dans le Sénégal, de réviser l’échéancier de ses dettes, devient urgente pour le redressement de l’économie qui progresse moins vite que sa population.
En se basant sur les prévisions de la BAD, la taille de l’économie gambienne devrait augmenter de 3,5% cette année, et 4,8% en 2018. Mais, ces performances restent fortement tributaires des investissements publiques à l’heure où le profil d’endettement semble devenir un plomb dans l’aile du gouvernement.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.