A quelques jours de la première rencontre du comité de politique monétaire de la Banque centrale sud-africaine, les indicateurs de l’inflation sont en hausse. Les choix du régulateur du secteur monétaire dans ce pays tout comme beaucoup d’autres en Afrique sont à suivre.
En Afrique du Sud, l'indice qui permet de mesurer le niveau des prix a augmenté de 5,9% en décembre 2021, selon des données fournies par l'institution nationale en charge des statistiques. Ce qui indique une accélération de l'inflation dans le pays, qui était à seulement +5,4% à la fin du mois de novembre 2021. Plus globalement, l'inflation en 2021 est attendue à +4,5%.
« Les prix du carburant ont bondi de 40,5 % en décembre 2021 par rapport à décembre 2020 […] C'est la première fois que le prix franchit la barre des 20 rands par litre. La hausse record des prix du carburant est le principal facteur à l'origine de l'augmentation annuelle de 16,8 % de l'indice des transports contre 15,0 % en novembre. L'inflation des transports a contribué pour 2,3 points de pourcentage au taux global de 5,9 % », peut-on lire dans un communiqué officiel.
Toutefois, les chiffres de décembre surviennent à quelques jours de la rencontre du comité de politique monétaire de la Banque centrale (South African Reserve Bank) qui devra décider entre autres des taux directeurs qui déterminent le niveau des intérêts que les banques perçoivent sur des prêts à leurs clients. La hausse de l'inflation devrait normalement conduire à une hausse des taux directeurs. 5,9% est un niveau proche des objectifs d'inflation de la Banque centrale sud-africaine (3%-6%).
Mais à 4,5% de moyenne annuelle, il y a encore des possibilités de maintenir les taux directeurs actuels. Aussi, la hausse de l'inflation est tirée par la hausse des prix de l'essence et ceux des produits alimentaires. Ce dernier secteur est en train de travailler à combler les déficits de production. Le secteur a ajouté 52 000 emplois portant le total à 9,2 millions de personnes.
De même, les impacts de la covid-19 et de ses différents variants sur l'économie sud-africaine ne sont pas encore totalement évalués. Remonter les taux directeurs risque de rendre difficile le remboursement des dettes bancaires par les Sud-Africains, dont plusieurs ont connu une réduction de leurs activités depuis deux ans, ou ont perdu leurs emplois.
Les décisions des banques centrales sont à suivre dans plusieurs pays africains, notamment le Kenya, le Nigeria, le Ghana et les pays de la Zone UEMOA où l'inflation a atteint des niveaux inattendus. Les arbitrages pour ces institutions se situent entre la volonté de faciliter des injections de liquidité dans des économies sous financées, et celle d'éviter une injection d'argent qui risque de provoquer encore la hausse des prix.
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