(Agence Ecofin) - La firme américaine McKinsey, leader mondiale des services d'audit, a, le 17 octobre 2017 présenté ses excuses « au peuple sud-africain », pour la violation de ses propres normes professionnelles lors de sa collaboration avec Eskom, une entreprise publique sud-africaine en charge de la distribution d’électricité
« Les comportements de certaines personnes (employées de McKinsey) ont été en deça de nos normes. Certaines de nos procédures étaient inadéquates. Nous sommes gênés par ces manquements et nous nous excusons auprès du peuple sud-africain », a déclaré par voie de communiqué, Tom Barkin, responsable mondial des risques chez McKinsey.
Selon certains médias, la firme internationale de conseil en management aurait décidé de geler sa collaboration avec les entreprises publiques sud-africaines suite à ce scandale. Toutefois, les responsables de McKinsey ont nié en bloc les informations selon lesquelles l’entreprise serait en contrat avec Trillian, un cabinet de conseil proche de la famille indienne Gupta, connue pour avoir bâti un empire économique en Afrique du Sud avec la bienveillance du président actuel Jacob Zuma.
D’après le top management de McKinsey, c’est une lettre de 2016, signée de Vikas Sagar, un ancien directeur de McKinsey, qui est à l’origine de ce rapprochement inexact entre le cabinet de conseil américain et Trillian.
Dans la missive en question, Eskom est autorisée à payer Trillian en tant que sous-traitant de McKinsey. Or, après la parution de cette lettre, Sagar a quitté McKinsey et d’autres employés ont été sanctionnés, affirme un communiqué rendu public par McKinsey.
Dominic Barton (photo), le patron de McKinsey a déclaré que le cabinet travaillait à présent reconstruire sa réputation. En rappel, le cabinet américain avait conclu un accord de 1,6 milliard de rands (120 millions $) avec Eskom entre janvier et juillet 2016.
Le parlement sud-africain a décidé d’ouvrir une enquête au sujet de ce contrat, au motif de l’existence d’une possibilité d’une fraude. Par ailleurs Eskom a ouvert une enquête sur les circonstances entourant ces paiements à McKinsey et a demandé à être remboursée.
Chamberline Moko
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