(Agence Ecofin) - Moussa Faki Mahamat, le diplomate tchadien qui préside la commission de l'UA, a déploré la faible prise en compte des positions africaines dans la gouvernance des affaires internationales qui impactent pourtant la région. « A la sortie de la deuxième guerre mondiale, il y a eu la mise en place d'institutions qui était nécessaires pour la stabilité. Mais aujourd'hui, les défis ont changé et la voix de l'Afrique qui compte 1,2 milliard d'habitants n'est pas prise en compte cela doit changer », a expliqué M. Faki, s'exprimant dans un des panels de discussion de l'événement.
De son point de vue, les puissances internationales ne sont pas parvenues à apporter des solutions durables aux conflits qui dominent en Afrique. Il a ainsi cité l'exemple de la République Démocratique du Congo ou encore de la Lybie qui sont aujourd'hui profondément divisés par de longues crises. « On doit pouvoir compter sur des organisations régionales, à l'instar de l'Union Africaine. Nous sommes parvenus à des résultats concrets au Soudan et sur le plan économique, nous sommes parvenus à mettre en place la plus importante zone de libre échange économique du monde », a-t-il fait savoir.
D'autres intervenants de ce panel de discussion ont aussi défendu la nécessité de faire confiance aux entités régionales qui marchent, à l'instar de celle de l'Union Africaine. Pourtant le président de cette institution n'est pas parvenu à apporter des réponses à des questions plus précises. Sur la création des emplois du futur qui réside plus dans le développement technologique que l'industrialisation, il a salué le dynamisme du président Kagamé au Rwanda, mais sans apporter de détails sur la manière dont cet objectif est poursuivi au sein de l'UA.
Pareillement il n'a pas été assez précis, lorsqu'il a fallu répondre sur le point de savoir, si les Etats membres de l'UA, individuellement, ont un engagement effectif pour porter la voix de l'Afrique. En effet, derrière l'entité que représente l'Union Africaine et sa commission, se dissimulent plusieurs petites divergences qui vont des découpages sous-régionaux, aux particularités linguistiques, culturelles et même géographiques. L’Afrique peine parfois à parler d'une même voix, et surtout à progresser au même rythme, surtout sur les questions sensibles.
Idriss Linge, à Doha.
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