(Agence Ecofin) - Après Isabel, le clan dos Santos vient de subir un nouveau camouflet. José Filomeno (photo), fils de l'ancien président José Eduardo dos Santos, n’est plus à la tête du fonds souverain angolais.
Ce limogeage est le dernier d'un jeu de chaises musicales qui a connu son entame à l’arrivée au pouvoir du président Joao Lourenço en août 2017, après près de quatre décennies d’hégémonie de la famille dos Santos.
Les chefs d’accusation qui motivent ce débauchage, portent essentiellement sur la performance et la gouvernance du fonds.
En effet, le fonds souverain angolais qui revendique plus de 5 milliards $ d’actifs, fait l'objet d'une enquête minutieuse depuis que les Paradise Papers ont révélé que l'entrepreneur helvético-angolais, Jean-Claude Bastos de Morais, ami proche de José Filomeno, qui était chargé de gérer une partie des actifs du fonds, l'investissait dans ses propres projets.
Jean-Claude Bastos s’était offert comme rémunération, la généreuse cagnotte de 41 millions $ en seulement 20 mois d’activités alors que son mandat portait sur une période de 18 mois.
Le fonds a nié toutes les allégations, affirmant que toutes ses opérations étaient légitimes. Mais, les experts ne vendaient plus cher la peau de José Filomeno. Ses jours à la tête du fonds étaient comptés.
Suite à ce licenciement, c’est Carlos Alberto Lopes, ancien ministre des Finances, qui prend le contrôle du conseil d'administration.
Ce nouveau coup de massue dans le camp de l’ancien président angolais que beaucoup qualifient de « brutal », est révélateur de la détermination du président Lourenço qui a juré de lutter viscéralement contre la corruption afin de redresser l’économie du deuxième producteur de pétrole en Afrique et favoriser la croissance inclusive.
L’Angola qui devait passer dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire d’ici 2020, est l’un des plus inégalitaires au monde.
À peine deux mois après son arrivée au pouvoir, Lourenço a relevé Isabel dos Santos, la richissime fille de l’ancien président angolais, femme la plus fortunée d’Afrique qui pèse 2,5 milliards $, selon Bloomberg, de la tête de la Sonangol, la compagnie pétrolière publique.
Le gouverneur de la Banque centrale et le président de la compagnie nationale du diamant, ont également été remerciés par « J-Lo».
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.