(Agence Ecofin) - Les prix des terres agricoles en Afrique du Sud ont chuté de 32%, depuis décembre 2017, date de l’adoption par le parti au pouvoir d’une résolution relative à l’autorisation de l'expropriation sans compensation et la redistribution des terres majoritairement contrôlées par les fermiers blancs, au profit de la majorité noire et pauvre du pays.
Le prix moyen des terres agricoles vendues en juillet 2018 était de 9318 rands (613 USD) l’hectare contre 13 700 rands en décembre 2017, a précisé l’économiste Johann Bornman, président du cabinet de conseil Agri Development Solutions, cité par Bloomberg. M. Bornman se réfère aux données provenant du Bureau d’enregistrement des actes fonciers.
Conformément à une résolution adoptée en décembre 2017 par sa Conférence nationale, le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) a décidé de modifier la Constitution pour permettre les transferts forcés et sans compensation des terres détenues par les fermiers blancs en faveur de la population noire.
Vingt-quatre ans après la fin de l’apartheid, environ 73% des terres arables du pays sont toujours contrôlées par des fermiers blancs. Ces terres figurent parmi les plus productives du pays.
La décision de l’ANC a accentué les craintes des investisseurs qui estiment que des expropriations sans compensation pourraient constituer une atteinte manifeste au droit de propriété.
Certaines critiques établissent également des parallèles avec la réforme agraire désastreuse effectuée au Zimbabwe. D’autres évoquent des raisons électorales, l’ANC cherchant à gagner en popularité avant les élections de 2019.
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