(Agence Ecofin) - Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (photo), se dit prêt à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour remettre les entreprises publiques à flot. Le chef d’Etat s’est exprimé dans une lettre ouverte adressée au pays, ce lundi.
D’après Cyril Ramaphosa, l’Afrique du Sud ne peut pas se permettre de perdre ses entreprises publiques. Pour lui, malgré de graves difficultés financières et des problèmes opérationnels, ces entreprises ont le potentiel de contribuer à la croissance de l’économie sud-africaine et à la création d'emplois.
« Bien que bon nombre de ces entreprises soient lourdement endettées, elles demeurent des actifs précieux de l'Etat et disposent d'une immense capacité de production. Nous ne permettrons à aucune de ces entités stratégiques d'échouer », a déclaré le dirigeant. Et d’ajouter : « nous devons plutôt prendre toutes les mesures nécessaires - même les plus drastiques - pour les remettre en forme ».
Cette déclaration intervient quelques jours après le lancement d’un plan de sauvetage de la South African Airways (SAA), sous la supervision de l’entreprise Matuson & Associates. La compagnie aérienne dont le nouveau plan de sauvetage nécessitera la mobilisation de 248 millions d’euros, est avec la compagnie d’électricité Eskom, le symbole des déboires que traversent les entreprises publiques sud-africaines depuis plusieurs années. Celles-ci sont de plus en plus perçues comme des boulets aux pieds de l’Etat sud-africain qui malgré le ralentissement de son économie, n’a cessé d’y injecter des millions de dollars, après des pertes financières successives dues à la mauvaise gestion de leurs précédents dirigeants.
« Une partie essentielle de l'effort de redressement consiste à réduire la dépendance des entreprises d'Etat à l'égard des renflouements et des garanties du gouvernement. Depuis trop longtemps, le contribuable sud-africain finance l'inefficacité et la mauvaise gestion de ces entreprises. Cela touche à sa fin », a également déclaré le président Ramaphosa qui indique que malgré tout, l’Etat « conservera la propriété de toutes les entreprises publiques qui sont stratégiques ».
« Malgré l'ampleur des défis actuels, aucune de nos entreprises d'Etat n'est perdue. Elles peuvent toutes être sauvées. Mais il faudra des efforts extraordinaires et, dans certains cas, des décisions difficiles », a affirmé le dirigeant de la nation arc-en-ciel, dont l’économie peine encore à retrouver des couleurs après des années de croissance molle.
Moutiou Adjibi Nourou
Lire aussi:
14/06/2019 - South African Airways au bord du gouffre : 10 années de descente aux enfers
13/07/2018 - L’Eskom, le talon d’Achille de l’économie sud-africaine
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.