(Agence Ecofin) - La gestion des terres, la production agricole et l’alimentation devront profondément changer pour parvenir à réduire le réchauffement climatique. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Echouer dans la mise en œuvre de ces changements remettra en question la sécurité alimentaire, la santé des populations et la préservation de la biodiversité.
En effet, entre 2007 et 2016, les activités utilisant la terre ont été à la base de 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Une portion qui passe à 37 % lorsque l’on ajoute les industries de transformation alimentaire.
« C’est un enchaînement désastreux : des terres limitées, une population humaine en expansion, le tout enveloppé dans la couverture suffocante de l’urgence climatique », a affirmé Dave Reay, professeur spécialisé en technique de gestion du carbone à l’université d'Edimbourg.
Entre 1961 et maintenant, la production d’huile végétale et de viande par individu a doublé sur la planète. Dans le même temps, entre 25 et 30 % de la production agricole est perdue. L’extension de l’agriculture et de l’élevage industriels a entraîné une surexploitation des terres agricoles. La preuve est que le réchauffement, par rapport à l’ère préindustrielle, au-dessus des terres agricoles est plus intense (+1,53°C) que la moyenne de la planète (+0,87°C).
Pour sortir de cette surconsommation, il faudra réduire de 50 % la consommation moyenne de viande. Une réduction qui s’élèvera à 70 voire 90 % dans certains pays d’Europe de l’Ouest ou d’Amérique du Nord. Une transformation de l’agriculture et de l’usage des terres qui permettra à terme d’accroître la superficie des forêts qui sont des puits de carbone naturels.
Gwladys Johnson Akinocho
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