(Agence Ecofin) - La justice angolaise vient d’ordonner le gel des avoirs détenus par Isabel Dos Santos, fille de l’ancien président Eduardo Dos Santos, et femme la plus riche d’Afrique. La décision a été prononcée dans le cadre d’une affaire de corruption concernant le détournement de plus d’un milliard de dollars.
La mesure s’étend également à Sindika Dokolo l’époux de la femme d’affaires, ainsi qu’à Mário Filipe Moreira Leite da Silva, président de la Banco Fomento Angola (BFA). Elle vise leurs comptes bancaires personnels en Angola, ainsi que leurs participations dans des sociétés angolaises telles que Unitel, BFA et ZAP MIDIA.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne anticorruption lancée en 2017 par le président Joao Lourenço. Depuis sa mise en œuvre, de nombreuses figures de l’ancien régime ont été évincées de plusieurs postes importants. Alors que José Filomeno Dos Santos, ancien dirigeant du fonds souverain angolais, est poursuivi dans le cadre d’une escroquerie ayant permis de détourner 1,5 milliard $ d’argent public, sa sœur Isabel Dos Santos a été démise de ses fonctions de présidente de la société pétrolière d’État Sonangol, un organisme qui a été au centre de nombreux scandales de corruption ces dernières années.
La nouvelle annonce traduit l’intention du gouvernement de poursuivre les efforts pour juger les crimes économiques commis par les membres du régime Dos Santos, qui a laissé une économie en crise et marquée par une très forte dépendance au pétrole. Quelques jours plus tôt, le ministre angolais de la Justice Francisco Queiroz, annonçait que plus de 5 milliards $ de fonds détournés avaient déjà été récupérés par l’État angolais depuis le début de l’année.
Moutiou Adjibi Nourou
Lire aussi:
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »