(Agence Ecofin) - Entre Glencore et le Tchad, plus rien ne va. Trois sources gouvernementales ont confié à Reuters que l’exécutif prévoit de retirer au négociant suisse ses droits d’exportation du brut extrait dans le pays pour les attribuer à l’Américain ExxonMobil.
La décision qui devrait être mise en application dès janvier 2018, trouve son origine dans un différend sur la restructuration de la dette tchadienne envers Glencore.
En effet, l’entreprise suisse a prêté 1,4 milliard de dollars au Tchad et en échange ce dernier lui a offert les droits d’exportation sur son pétrole. Mais, en raison des difficultés économiques que rencontre le pays et des pressions du FMI, le Tchad veut renégocier sa lourde dette commerciale avec ses différents créanciers. Donc, il souhaite un réexamen des termes de sa dette envers Glencore qui ne l’entend pas de cette oreille.
« Glencore ne veut pas entendre parler de renégociation. C'est pourquoi nous avons décidé de leur retirer la commercialisation de notre huile. », a déclaré l’une des sources à Reuters.
Quant à une autre source proche de Glencore qui a souhaité requérir l’anonymat, le contrat signé avec le gouvernement tchadien ne prévoit pas un tel changement. « C’est une violation claire et sérieuse de l'accord », a-t-elle ajouté.
Les porte-parole d'ExxonMobil et de Glencore ainsi que celui du gouvernement ont refusé de commenter cette information.
ExxonMobil exploite le consortium Doba, le plus grand producteur de pétrole du pays, avec environ 63 000 barils par jour sur les 131 000 que produit le pays quotidiennement.
Olivier de Souza