(Agence Ecofin) - Au Nigeria, 80 % des subventions à l’électricité pour combler le déficit tarifaire vont aux plus riches tandis que moins de 2 % vont aux plus pauvres. Selon la Banque mondiale, les riches endurent également moins de délestages et consomment deux fois plus d’électricité que les plus pauvres.
Au Nigeria, 80 % de la subvention à l’électricité accordée par le gouvernement profite aux plus riches pendant que seulement 2 % va aux plus pauvres, selon la Banque mondiale. L’institution affirme également que depuis 2017, le gouvernement fédéral a emprunté 1 300 milliards de nairas (3,38 milliards $) à la Banque centrale du Nigeria (CBN) pour payer ces subventions qui comblent le manque à gagner créé par un tarif électrique plus bas que le coût de production de l’électricité.
Le gouvernement fédéral doit impérativement agir pour réduire ces subventions, prévient la Banque mondiale. Faute de quoi, leur poids sur la fiscalité continuera à grandir, réduisant le financement d’autres secteurs comme l’éducation et la santé, ce qui ralentira la croissance économique.
Le service de la dette contractée par le gouvernement auprès de la Banque centrale s’élève à 550 millions $ par an pour la période allant de 2020 à 2027. La dette initiale a été consacrée, sans condition, au paiement des Compagnies de distribution (DisCos) afin de s’assurer que ces dernières puissent régler les Compagnies de production (GenCos) à au moins 80 %. Les conditions de responsabilisation n’ont été introduites qu’en mai 2019.
Dans le document, la Banque mondiale signale aussi que certains facteurs pourraient faire échouer la mise en œuvre de la réforme du secteur électrique qu’elle financera à hauteur de 750 millions $ d’ici à 2023. « Les risques macro-économiques sont élevés et résultent de l’incertitude par rapport aux paramètres fiscaux clés et aux risques liés à la Covid-19. En 2020, la pandémie a entraîné une baisse des prix du pétrole faisant planer l’ombre d’une récession qui aggravera la précarité de la situation financière du secteur électrique. Les risques liés aux contraintes de distribution sont également élevés. Les objectifs du programme ne seront pas atteints si les contraintes liées au segment de la distribution ne sont pas levées », affirme l’institution.
Gwladys Johnson Akinocho
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