(Agence Ecofin) - En Italie, le cabinet du procureur du tribunal de Milan a annoncé son intention de porter plainte contre l’ancien ministre nigérian du pétrole Dan Etete pour blanchiment d’argent et pour sept autres chefs d’accusation. Plusieurs pistes dans l’enquête sur l’affaire Malabu prouveraient son implication dans le scandale de détournement de 1,1 milliards de dollars.
En effet, entre 1995 et 1998 (période dans laquelle M. Etete était ministre), Shell et Eni ont versé de façon frauduleuse 1,1 milliard de dollars à des fonctionnaires et des privés en échange de garanties pour la possession du bloc OPL 245, le plus gros gisement d’or noir du pays.
L’argent, qui normalement devrait rentrer dans les caisses de l’Etat, a été injecté dans une société appelée Malabu Oil and Gas, secrètement détenue par M. Etete. Selon un rapport de l’ONG Global Witness publié en janvier dernier, le document aurait été signé à huit clos, totalement à l’insu du public et du secteur pétrolier en général.
D’ailleurs, la justice britannique et les tribunaux nigérians se sont saisis de l’affaire il y a un an. Au Nigéria, l’ancien responsable est déjà poursuivi pour blanchiment d’argent et corruption. Au Royaume Uni, les enquêtes se poursuivent.
Pour avoir été cités dans cette affaire, les pétro-gaziers Shell (Royaume Uni) et Eni (Italie) risquent de perdre leurs permis d’exploitation de ce gisement. Certains juristes pensent qu’ils devraient verser plusieurs centaines de millions de dollars à l’Etat nigérian pour dommage-intérêts, si leur culpabilité est prouvée.
Le parquet de Milan a également lancé des poursuites contre plusieurs hauts cadres d’Eni dans cette affaire.
Olivier de Souza