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Sur Internet et les réseaux sociaux, les Kényans s’en prennent au FMI au sujet d’un prêt de 2,34 milliards $

  • Date de création: 29 avril 2021 16:35

(Agence Ecofin) - De nouvelles formes de militantisme ou d’activisme ont vu le jour sur Internet ces dernières années. Les internautes n’hésitent pas à se manifester et à utiliser les nouveaux outils dont ils disposent pour jouer leurs rôles de citoyens, comme c’est actuellement le cas au Kenya.

Les Kényans sont en colère contre le FMI qui a approuvé début avril de nouveaux accords de financement sur 3 ans pour le pays, pour un appui à hauteur de 2,34 milliards de $. Ils ont exprimé leur mécontentement sur Internet et les réseaux sociaux, demandant à l’institution de Bretton Woods d’annuler ce énième prêt au pays qui est lourdement endetté et miné par la mauvaise gestion et la corruption.

Selon les détails rapportés cette semaine par le média Quartz, les Kényans multiplient les protestations sur Internet et les réseaux sociaux. Ils utilisent en masse les hashtags #StopLoaningKenya et #StopGivingKenyaLoans, exprimant la frustration croissante de la population face au fardeau de la dette. En outre, la semaine dernière, les militants ont pris d’assaut la section commentaires d’une discussion en direct sur Facebook sur le changement climatique entre la DG du FMI Kristalina Georgieva et la diplomate costaricienne Christiana Figueres.

En dehors des médias sociaux, plus de 234 000 personnes ont signé une pétition sur change.org demandant au FMI d’annuler le prêt. « Le FMI peut et doit faire ce qui s’impose : garder l’argent jusqu'à ce que les Kényans se dotent d'une nouvelle administration, espérons-le, plus responsable, l’année prochaine », peut-on lire sur la page de la pétition.

Si le FMI reconnait le risque élevé de surendettement que présente le pays, il a indiqué sur son site web que le prêt soutiendra un programme du pays visant notamment à renforcer la transparence et la responsabilité par le biais d'un cadre anticorruption. « Bien entendu, si un pays bénéficiant d'un programme de financement souhaite annuler un prêt, c'est sa prérogative », commente un porte-parole de l’institution.

En attendant la réaction des autorités, il faut noter que la situation montre la place de plus en plus forte que prennent Internet et les réseaux sociaux dans la vie des citoyens. Ces derniers n’hésitent plus à utiliser ces technologies à des fins de protestation ou pour obtenir des changements de la part des pouvoirs publics. Ce nouveau type d’activisme (en ligne) a déjà été utilisé par le passé avec succès dans d’autres pays et même au Kenya. Rappelons en effet l’affaire « SomeoneTellCNN » en 2015 qui a vu les Kényans protester sur les réseaux sociaux « avec colère, humour et dignité » après que CNN a qualifié le pays de « foyer de la terreur ». Un dirigeant de CNN s’est rendu à Nairobi pour s’excuser.

Louis-Nino Kansoun

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Louis-Nino KANSOUN
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