(Agence Ecofin) - La faible production d’états financiers certifiés résulte notamment d’une volonté de conserver la confidentialité de l’information produite, des délais de publication courts et des difficultés de regroupement des données.
Avec le soutien de la Banque mondiale, le Cameroun veut établir le système « Initiatives à résultats rapides » (IRR) en vue d’obliger les entreprises publiques à transmettre et publier des données financières fiables. Le Projet d’amélioration de l’efficacité de la dépense publique et du système statistique (PEPS), placé sous tutelle du ministère de l’Économie et financé par la Banque mondiale à hauteur de 17,38 milliards FCFA, vient de publier un appel de manifestation d’intérêt en vue de recruter des consultants qui vont mettre en place des IRR dans 14 entreprises pilotes. Les soumissionnaires doivent déposer leur candidature au plus tard à la mi-septembre 2022.
La mise en place des IRR intervient dans un contexte où la supervision des entreprises/établissements publics et des collectivités territoriales décentralisées n’est pas assurée de manière à prévenir les risques budgétaires relaie Investir au Cameroun. Et d’après une étude menée par la Banque mondiale en 2018, la structure institutionnelle de surveillance et de contrôle des entreprises publiques au Cameroun est fragmentée, avec une multitude d’institutions dont les mandats se chevauchent.
Selon le PEPS, le système IRR vise à corriger les déficits des institutions chargées du suivi des entreprises. La Banque mondiale affirme qu’il n’existe actuellement pas de base de données unique contenant des informations financières sur les entreprises publiques au Cameroun. Il n’y a pas non plus de partage d’informations entre les institutions de surveillance.
Les causes du problème
Toujours selon la Banque mondiale, les retards observés dans la publication des données financières par les entreprises publiques au Cameroun sont causés notamment par l’absence d’un système approprié, l’insuffisance d’équipement et de personnel adéquats, la non-appropriation de la fonction comptable par les dirigeants sociétaux, les défauts de gestion prévisionnelle des effectifs, l’inobservation des obligations d’information, de diligence, de loyauté et de reddition des comptes incombant aux membres des conseils d’administration, l’absence de manuels de procédures et de calendrier pour la tenue de sessions des organes délibérants, etc.
S’agissant du non-respect des délais de transmission des documents de tenue des sessions, il découle de l’opacité qui entoure certaines opérations extrabudgétaires réalisées pour le compte de l’État, des opérations de certaines entreprises publiques stratégiques qui gèrent des participations vis-à-vis desquelles elles ont l’initiative décisionnelle, des pratiques de compensation des dettes et créances réciproques dont le dénouement ne respecte pas les règles de la comptabilité publique, etc.
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