(Agence Ecofin) - Une cinquantaine d’associations de la société civile en Ouganda et en RDC souhaitent que les gouvernements respectifs des deux pays mettent un terme aux projets d’activités pétrolières sur leurs territoires. Elles ont, pour cela, adressé une lettre au président Yoweri Museveni et à son homologue congolais Felix Tshisekedi, dans laquelle elles ont énuméré les risques environnementaux liés à de telles activités
« Permettre l'exploration et l'exploitation pétrolières dans ces écosystèmes aura non seulement un impact négatif sur la biodiversité, mais aussi sur les communautés qui dépendent de cette biodiversité pour leur survie », a-t-on lu dans la lettre. Ces organisations locales ont été soutenues dans leurs démarches par d’autres groupes de militants du Gabon et du Nigéria.
En effet, les deux pays envisagent de développer leurs industries pétrolières dans des écosystèmes fragiles. Récemment, l’Ouganda a lancé un appel d’offres international de cinq blocs dont le bloc Ngaji qui couvre plus de la moitié du lac Edouard et une partie du parc national Queen Elizabeth qui est protégé.
De son côté, malgré les appels des organisations de défense de la nature à la retenue, la RDC se prépare inlassablement à lancer des activités d’exploration dans le parc national des Virunga, le parc national de la Salonga et le bassin du fleuve Lufira. Des zones protégées par l’UNESCO et abritant des espèces en voie de disparition.
Les organisations indiquent qu’à terme, les conséquences pourraient être catastrophiques pour l’équilibre environnemental dans la région.
Récemment, Robert Kasande, chef du département midstream à la direction du pétrole en Ouganda, a déclaré que Kampala est conscient de la sensibilité de la région et que tout sera mis en œuvre pour s'assurer que la dégradation de l'environnement soit minimisée ou évitée pendant l'exploration.
L’Ouganda a découvert de vastes gisements de pétrole en 2006 et prévoit de démarrer la production en 2022. Quant à la RDC, elle extrait 25 000 bep et compte augmenter ce niveau de production en s’appuyant sur les probables réserves des zones protégées.
Olivier de Souza