(Agence Ecofin) - Face à la dégringolade de la production pétrolière libyenne et au maintien de l’embargo sur les exportations, Mustafa Sanalla (photo), le patron de la société publique du pétrole (NOC) a appelé à une intervention urgente des États-Unis pour résoudre la crise que traverse le secteur. Un appel lancé la semaine dernière lors d’une rencontre avec l’ambassadeur américain en Tunisie, Richard Norland.
Le patron a exposé au diplomate américain les raisons qui justifient cette demande en abordant les questions liées aux différents impacts sur l’économie et les risques humanitaires liés aux attaques.
« Les événements de ces derniers jours et semaines signifient que l’économie libyenne est en train de glisser vers une crise et que davantage de Libyens en souffrent. L’attaque sur le port de Tripoli est totalement inacceptable. Les hôpitaux, les écoles et les services publics connaissent des pénuries d’électricité et de carburant en raison des actions de ceux qui cherchent à diviser la Libye », a-t-il dit selon des propos relayés par le Libyan Herald.
En effet, l’embargo appliqué par Haftar sur les exportations de pétrole et de gaz affecte depuis plus d’un mois la production de combustibles pour alimenter les centrales de production électrique. De plus, avec l’évacuation des navires ravitailleurs, la distribution d’essence et de gaz de pétrole liquéfié (LPG) pourrait être gravement affectée dans les prochains jours.
Pour sa part, M. Norland a exprimé « la profonde inquiétude du gouvernement américain concernant les attaques du 18 février contre le port commercial de Tripoli, qui n’ont servi qu’à empêcher des livraisons cruciales de carburant à usage civil et à aggraver les souffrances du peuple libyen ».
Le pays produit actuellement moins de 200 000 barils d’huile par jour, contre plus d’un million il y a deux mois. La production et les exportations sont fortement limitées depuis que le maréchal Haftar, commandant en chef de l’armée nationale libyenne (LNA), s’est emparé des infrastructures pétrolières de l’Ouest du pays précédemment sous le contrôle du gouvernement de Fayez el-Sarraj.
Olivier de Souza