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Culture : un environnement idéal permettra aux industries créatives de générer 4,2 milliards $ par an en Afrique (CEA)

  • Date de création: 23 juin 2020 18:14

(Agence Ecofin) - Le secteur culturel et créatif ne pèse qu’à peine 3% du PIB de l’Afrique. Un environnement adapté et la création de zones économiques spécialement dédiées permettraient de changer la donne, selon Antonio Pedro, un responsable de la CEA. Le revenu annuel généré pourrait atteindre 4,2 milliards $.

Selon le chef du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l'Afrique centrale, Antonio Pedro (photo), si un environnement idéal est créé pour les industries créatives en matière d’art et de culture, celles-ci pourraient générer un revenu annuel de 4,2 milliards $ au profit des Africains de moins de 35 ans qui représentent 74% de la démographie du continent, en termes d'emploi.

Antonio Pedro a fait cette déclaration à l’occasion d’une conférence numérique organisée par le mouvement culturel global « ResiliArt » lancé en avril 2020 par l’UNESCO. Pour lui, les pays africains peinent encore à profiter des énormes possibilités d'emploi et de transformation économique offertes par les services modernes de l'espace culturel tels que la musique, le cinéma, les beaux-arts, la mode et le divertissement télévisé.

Même avec Nollywood, deuxième employeur du Nigeria qui génère entre 500 et 800 millions $ par an en termes de production cinématographique, la contribution des industries créatives au PIB n'est que de 2%. Ce qui indique le potentiel inexploité du secteur sur tout le continent où il ne représente qu’à peine 3% du PIB. En comparaison, le secteur culturel représente 11% du PIB aux Etats-Unis.

Antonio Pedro a par ailleurs relevé les insuffisances de ce secteur en Afrique, qui l’empêchent de faire ressortir son énorme potentiel. « La complexité et l'opacité de la chaîne de production et de monétisation au sein des industries créatives en Afrique rendent le secteur plus informel et découragent les investisseurs et les assureurs à contribuer à sa viabilité et à sa bancabilité », a-t-il fait remarquer.

A cela s’ajoute la crise sanitaire de la covid-19 qui a durement impacté le monde culturel et créatif. Les restrictions sociales et les mesures de distanciation ont entraîné l'annulation des spectacles, la fermeture des théâtres, musées, ainsi que les salles de spectacle, restaurants et autres lieux de performance artistique.

Afin de rendre le secteur culturel et créatif plus compétitif sur le continent, le responsable de la CEA estime qu’en plus d'institutions et de structures réglementaires très solides, il est nécessaire d’envisager des regroupements d’industries créatives au sein d’espaces calqués sur les zones économiques spéciales dans certains pays. Des exemples de modèles de clusters comme Hollywood et Broadway aux Etats-Unis ou Leicester Square à Londres, au Royaume-Uni, ont prouvé leur efficacité.

« Le regroupement industriel culturel qui impliquerait une concentration spatiale d'organisations, d'entreprises, de professionnels et de praticiens interconnectés dans l'industrie créative est une étape très importante à considérer à court terme », a conclu Antonio Pedro.

Borgia Kobri



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