(Agence Ecofin) - Au Ghana, la construction par Siemens d’une centrale éolienne, d’une capacité comprise entre 100 et 150 MW, est en proie à quelques difficultés. Prévu pour être implanté sur la côte ouest du pays, le projet a déjà achevé toutes les phases préliminaires, étude de faisabilité incluse, et la construction pourra démarrer dès la clôture de la mobilisation financière. Selon Sabine Dall’Omo (photo), la directrice exécutive de Siemens Afrique australe et de l’Est, les banques ont mis pour condition de financement du projet, l’obtention d’une garantie souveraine.
Jusqu’à récemment, l’Etat ghanéen consentait une garantie souveraine pour les emprunts contractés par les producteurs indépendants d’énergie (IPP) dans le cadre des projets implantés sur son territoire. En vertu de cette clause, le Ghana s’engageait à rembourser le prêt en cas de défaillance de l’IPP.
Cependant, ces garanties ont participé à l’alourdissement de la dette souveraine du pays qui a atteint environ 25 milliards $ soit 72% de son PIB.
Le poids de la dette rend la Volta River Authority (VRA) et l’Electricity Company of Ghana (ECG) incapables d’acquérir l’électricité produite par ces centrales à un prix raisonnable.
Les producteurs indépendants d’électricité ne peuvent donc pas, dans la majorité des cas, rembourser les dettes contractées auprès des banques et ces dernières sont obligées de se rabattre sur la garantie souveraine.
C’est pour rompre ce cercle vicieux que le gouvernement a suspendu, pour trois ans, l’octroi de la garantie souveraine aux IPP. Il a également mis en place, avec le FMI, un nouveau mécanisme de financement des entreprises publiques dont la VRA et l’ECG. Dans le cadre de ce mécanisme, il est prévu que ces entreprises remboursent leurs dettes à hauteur de 556 millions $ environ.
Gwladys Johnson