(Agence Ecofin) - C'est une indication claire qui a été donnée par Tarek Amar, le gouverneur de la banque centrale égyptienne, lors d'un talk-show sur une télévision locale. Contre les attentes des analystes et responsables dans les milieux de l'investissement, l'Egypte ne compte pas faire flotter sa monnaie tant que les réserves de change, actuellement à 16,5 milliards $, n'auront pas atteint 25 ou 30 milliards $.
Pourtant, de nombreuses analyses suggèrent que l’Égypte devrait soumettre son taux de change à celui du marché, s'il veut attirer de nouveaux investissements étrangers et faciliter les importations dont elle a besoin. Un avis que ne partagent pas des responsables de l'économie égyptienne, qui ont multiplié des mesures visant à renforcer la politique de change, avec des résultats mitigés.
Dans les circuits officieux, l'expérience révèle que la Livre Égyptienne a déjà perdu 15% et il devient difficile pour les entreprises d'importer de la matière première de production.
Sur le terrain c'est désormais la guerre ouverte entre la banque centrale et les bureaux de change. La semaine dernière, 4 d'entre eux ont été fermés, pour vente des dollars à des taux non officiels et on estime le total des bureaux de change sanctionnés à 27, sur les 111 qui opèrent dans le pays.
Tarek Amar avait été présenté comme un homme de dialogue lorsqu'il est arrivé à la tête de la banque centrale égyptienne en novembre dernier. Visiblement, il a changé de fusil d'épaule, face à la conjoncture.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.