(Agence Ecofin) - Lors de sa prise de parole à l’Assemblée nationale, Henry K. Rotich, le ministre des finances du Kenya a déclaré qu’il souhaitait que le parlement adopte une loi pour contrainte les coopératives d’épargne et de crédit (saccos) à déclarer des transactions en espèces d’un million de shillings kenyans (9910 $) et plus.
Selon Henry K. Rotich, cette mesure permettrait de mieux contrôler les flux financiers afin de lutter contre le blanchiment d’argent. « Il faudrait que la loi reconnaisse à l'Autorité de réglementation des coopératives d’épargne et de crédit (Sasra) la mission de surveillance des transactions financières des Saccos, ceci pour accentuer la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme », a-t-il déclaré.
Au Kenya, la loi contre le blanchiment d'argent laisse la latitude aux Saccos de déclarer ou pas des transactions en espèces excédant 1 million de shillings auprès du Financial Reporting Centre (FRC), l’institution gouvernementale de contrôle des activités de crimes et de blanchiment d’argent.
Les banques, les microfinances, les bureaux de change et les fournisseurs de services de transfert sont quant-à-eux obligés de déclarer toute transaction en espèces excédant 1 million de shillings kényans. Henry K. Rotich soutient que cette option facultative laissée aux Saccos encourage la réalisation de transactions suspectes et non contrôlées via ces institutions financières.
Rappelons que les dépôts réalisés au sein des Saccos ont progressé au fil des années et ont atteint 393,49 milliards de shillings à la fin 2016 (3,9 milliards $). Six années auparavant, ces dépôts étaient estimés à 171 milliards de shillings kényans.
Chamberline Moko
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