(Agence Ecofin) - Lundi, le procureur général de la fédération et ministre de la justice du Nigéria, Abubakar Malami (photo), a annoncé que le Royaume-Uni a ordonné le versement au Nigéria de 85 millions de dollars provenant d’entités impliquées dans le scandale de corruption Malabu Oil.
Pour rappel, entre 1995 et 1998, afin d’acquérir le bloc pétrolier OPL 245, le plus prolifique périmètre pétrolier du Nigéria (9 milliards de barils récupérables), les compagnies anglo-nérlandaise Shell et italienne Eni, ont versé 1,1 milliard de dollars à des fonctionnaires et des privés en échange de garanties.
Une importante partie de l’argent a ensuite été transféré dans les comptes de Malabu Oil, une compagnie pétrolière de droit britannique, alors propriétaire du bloc.
Cependant, il a été démontré que l’ancien ministre nigérian du pétrole, Dan Etete, contrôle secrètement Malabu Oil et par ricochet, l’OPL 245. Selon des sources proches de l’enquête, le bloc avait frauduleusement été attribué à Malabu, sous le régime Abacha.
C’est une enquête menée par la Commission chargée des infractions économiques et financières du Nigéria (EFCC) et des associations de lutte contre la corruption dont Global Witness, qui a permis de mettre à nu, le complot. Outre la justice nigériane, les justices italienne et du Royaume-Uni se sont saisies de l’affaire.
En janvier 2017, le bloc est retourné dans le portefeuille de la fédération nigériane, faisant perdre à Eni et Shell, leurs droits sur la licence. Les deux compagnies sont poursuivies dans leurs pays et devraient verser plusieurs centaines de millions de dollars à l’Etat nigérian pour dommages et intérêts. Quant à Dan Etete, il fait l’objet de poursuites criminelles par la justice italienne.