(Agence Ecofin) - Selon le nouveau rapport ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) publié lundi, le secteur extractif sénégalais a généré des recettes budgétaires de 118,1 milliards de FCFA durant l’année fiscale 2015.
Cela représente une légère hausse par rapport aux 117 milliards de francs CFA enregistrés en 2014 où les industries extractives représentaient moins de 6% des recettes de l’Etat, 1,4% du PIB et 0,2% des emplois à l’échelle nationale. D’après le rapport, des 118,1 milliards de francs CFA, 102,5 milliards (86,8%) sont allés directement dans le budget de l’Etat et le reste réparti entre les institutions comme l’Uemoa, la Cedeao, ainsi que Petrosen.
Le secteur minier a compté pour 92%...
Des 118 milliards de francs CFA de revenus du secteur extractif, les Mines ont contribué de 92%, soit 108,2 milliards. Ce montant inclut le paiement exceptionnel de la société Arcelor Mittal d’un montant de 28,2 milliards FCFA.
En enlevant la contribution d’Arcelor Mittal, les revenus du secteur minier ont crû, passant de 55,7 milliards FCFA en 2014, à 80 milliards FCFA en 2015. Le rapport indique que cette croissance serait due à l’augmentation des productions de la cimenterie Dangote et de zircon de Diogo exploitée par Grande côte Operations. Il faut également ajouter un recouvrement plus important des paiements au titre de la redevance minière et des taxes d’extraction auprès de plusieurs entreprises minières.
Au Sénégal, l’une des plus grandes compagnies minières en production est Avenira qui opère sur le phosphate de Baobab. Dans le secteur aurifère où Teranga Gold produit déjà à Sabodala, plusieurs projets devraient bientôt entrer en exploitation, notamment celui de Mako, géré par Toro Gold, celui de Makabingui (Bassari Resources) ou encore Massawa (Randgold Resources). Le pays produit également de l’ilménite et du rutile.
Et le secteur des hydrocarbures pour 8%
En 2015, les Hydrocarbures ont généré 9,9 milliards FCFA de revenus, soit 8% des recettes budgétaires totales du secteur extractif.
Ce chiffre représente une légère baisse par rapport aux 11,8 milliards FCFA de 2014. Le rapport précise que cette baisse serait due à une diminution de la production de gaz de la compagnie Fortesa (22 675 044 Nm3 en 2015).
Depuis 2014, les découvertes de pétrole et de gaz s’enchaînent au Sénégal et les premières productions sont prévues pour 2021. Le pays qui détient désormais l’une des réserves prouvées les plus importantes du continent, deviendra selon les experts l’un des leaders de l’approvisionnement énergétique mondial.
L’ITIE vise à renforcer dans les pays riches en ressources naturelles (pétrole, gaz, mines) la bonne gouvernance des revenus publics issus de leur extraction. Le Sénégal y a adhéré en 2013 et deux rapports ont été publiés couvrant les années 2013 et 2014. Pour réaliser le rapport de l’année 2015, le Comité ITIE Sénégal a pris en compte des données de 17 compagnies minières, 8 compagnies pétrolières, 9 entités publiques et une entreprise de l’Etat.
Louis-Nino Kansoun & Olivier de Souza
Sofitel Manhattan, NY, USA