(Agence Ecofin) - Le FMI a soumis la reprise de son soutien financier au Zimbabwe à l’apurement des arriérés de dettes auprès des autres créanciers multilatéraux.
Le Zimbabwe s'est engagé à apurer ses dettes envers les institutions financières multilatérales et a déjà commencé à effectuer des remboursements « symboliques » à certaines d’entre elles, a annoncé le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube (photo), samedi 15 octobre.
« Le Zimbabwe a commencé à émettre des obligations avec des échéances comprises entre 2 et 20 ans afin d'honorer sa dette envers ses créanciers », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter : « Nous avons déjà commencé à effectuer des remboursements symboliques à la Banque mondiale, à la Banque africaine de développement et à la Banque européenne d'investissement. Nous effectuerons aussi ce même genre de remboursements à tous les créanciers du Club de Paris pour montrer que nous voulons être un bon débiteur ».
Ncube a également fait savoir que Harare prévoit d’indemniser les anciens fermiers blancs expropriés de leurs terres dans les années 2000.
Il a, par ailleurs, révélé qu’une mission d’experts du FMI devrait séjourner à Harare en décembre prochain pour préparer le terrain à des discussions avec les autorités sur un programme d’aide au cours du premier et du deuxième trimestre de 2023.
« Cela permettrait d'avoir accès aux ressources d'un bailleur de fonds qui nous aideront à apurer les arriérés de dettes », a-t-il dit.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a brisé un secteur clé de l'économie du pays et l’a poussé à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux.
Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en novembre 2017, après 37 ans de règne sans partage, a laissé un héritage douloureux à son successeur Emmerson Mnangagwa.
Pays de près de 16 millions d'habitants, le Zimbabwe traîne encore des arriérés de dettes estimées à 10 milliards $.
Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir les lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
Ancien économiste en chef de la Banque africaine de développement (BAD) et docteur en finance mathématique de l'Université de Cambridge, Mthuli Ncube est l’homme sur lequel compte le président Mnangagwa pour restaurer la confiance des investisseurs et assainir la situation financière du pays.
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