(Agence Ecofin) - Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre sur le continent est le fait de l’importation sauvage des véhicules d’occasion. Une déclaration faite jeudi, par Rob de Jong, directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), lors d’une conférence sur la mobilité propre à Nairobi.
Il a dans un premier temps, constaté que le diesel commercialisé sur le continent, produit fortement des gaz à effet de serre avant d’ajouter que la mauvaise qualité des véhicules d’occasion, accentue le phénomène. Selon Xinhua, le responsable a appelé les pays africains à « développer une politique uniformisée de façon à réglementer l'importation des véhicules pour éviter d'être dupés par les importateurs». Surtout, il a exhorté les pays importateurs du continent à s’inspirer de l’exemple des pays européens qui ont adopté une politique commune à cet effet.
Aussi, une recommandation spéciale a-t-elle été faite à l’endroit des pays exportateurs que sont les Etats-Unis, les pays européens et le Japon afin qu’ils cessent de se débarrasser des véhicules dangereux et polluants, et commencent à aider les pays africains à effectuer leur transition vers des technologies propres et sûres. Si des mesures urgentes ne sont pas adoptées par les pays africains pour limiter les importations de ces véhicules, la situation risque de s’empirer dans les prochaines années. Déjà l’exemple de deux des plus grands parcs automobiles du continent (le Nigeria et le Kenya) est alarmant. Au Nigéria, 89% des véhicules en circulation sont d’occasion, tandis qu’au Kenya, ce chiffre est de 99%.
Aujourd’hui, la pollution de l’air est responsable de plus de 60 000 décès par an sur le continent et la question des carburants « qualité africaine » que commercialisent les grands négociants, reste non encore élucidée. Certaines organisations soupçonnent la poursuite de la commercialisation de ces produits, depuis le tollé général soulevé par un rapport de l’ONG suisse Public Eye, en septembre 2016, qui indique que ces carburants sont 150 fois plus polluants qu’en Europe et aux Etats-Unis.
Olivier de Souza