(Agence Ecofin) - La Banque centrale libyenne a appelé, le 15 janvier, à la mise en œuvre d’une politique d'austérité en vue de réduire le déficit budgétaire dans ce pays plongé dans un grand chaos sécuritaire. «Des mesures urgentes sont nécessaires, aussi douloureuses soient-elles, afin de mieux gérer nos dépenses et répondre aux besoins quotidiens de la population», a souligné l'institution dans un communiqué, faisant état d’un déficit budgétaire de 18,6 milliards de dollars en 2014.
La Banque centrale de Libye a précisé que les revenus du pays ont atteint 15,5 milliards de dollars l’an passé et les dépenses 34,1 milliards. La chute des revenus s’explique essentiellement par l’effondrement de la production pétrolière du pays en raison des combats violents entre milices depuis la chute de Mouammar Kadhafi.
«Le déficit budgétaire pourrait avoir un effet négatif sur les réserves de change», a prévenu la Banque centrale, admettant indirectement qu'elle avait déjà commencé à y puiser pour maintenir le pays à flots.
Avant la révolte de 2011, la production pétrolière s'élevait à plus de 1,5 million de barils par jour, représentant 95% des exportations du pays et 75% de ses revenus. Mais la production est tombée à quelque 350 000 barils par jour en décembre alors qu'une coalition de milices, notamment islamistes, a lancé une offensive meurtrière pour s'emparer de terminaux pétroliers dans l'Est libyen. L'armée a repoussé cet assaut, qui a provoqué des incendies dans des réservoirs pétroliers au terminal d'Al-Sidra.
La Banque centrale libyenne a, par ailleurs, a indiqué que la chute des cours sur les marchés internationaux a aussi contribué à la crise financière en Libye.
Lire aussi
23/06/2014 - Libye: le parlement adopte un budget de 48 milliards de dollars pour 2014
16/01/2014 - Libye : les revenus pétroliers ont chuté d’environ 20% en 2013
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »