(Agence Ecofin) - En Ouganda, l’Autorité des marchés publics suggère au gouvernement et aux multinationales impliquées dans le secteur pétrolier de fixer à au moins 30% la part gérée par les firmes indigènes sur l’ensemble des contrats de service pétroliers. Une mesure qui, selon elle, participera non seulement au renforcement des capacités locales, mais jouera un rôle clé dans le respect du contenu local.
« Il faut s’efforcer d’imposer la participation pour au moins 30% des entreprises ougandaises dans ce domaine, même avec la concurrence étrangère », a déclaré, jeudi, Benson Turamye (photo), le patron de l’organisme, dans une interview accordée au Daily Monitor.
C’était dans le cadre d’un atelier sur le pétrole et le gaz organisé conjointement par le Bureau du vérificateur général, le ministère de l'Energie et du Développement minéral et l’Agence allemande de développement (GIZ).
Il convient de souligner que l’exigence des 30% est contenue dans les nouvelles directives des marchés publics. L’Autorité vise ainsi à forcer la main aux acteurs du secteur pour son application stricte.
Cependant, les avis divergent. Prenant la parole lors de l’atelier, Peninah Aheebwa, directrice des services techniques de l’Autorité pétrolière de l’Ouganda (PAU), l’organisme de réglementation du secteur, a déclaré que dans le cadre des appels d’offres, les entreprises locales seront privilégiées, mais si elles ne remplissent pas les conditions requises, les offres seront attribuées à des contractants internationaux.
Plus tard, Turamye a renchéri en proposant que dans ce dernier cas, les entreprises étrangères sous-traitent avec les firmes locales pour renforcer leurs capacités dans ces domaines complexes.
Les deux parties ont convenu de poursuivre les négociations afin de trouver un consensus pour une meilleure intégration des entreprises locales dans la chaine de valeur du secteur pétrolier.
Les discussions sur le contenu local et le renforcement des capacités dans le secteur ont été amplifiées ces derniers mois, alors que le pays se prépare à investir 20 milliards de dollars dans le secteur, sur les cinq prochaines années.
L’Ouganda lancera sa production pétrolière en 2020.
Olivier de Souza