(Agence Ecofin) - Durant la gestion par les Malaisiens de la Société des télécommunications de Guinée (SOTELGUI), la compagnie, écrit le site Guinee7.com, a affiché un chiffre d'affaires annuel compris entre 300 et 360 milliards de francs guinéens (42 et 50,5 millions de dollars). Mais aujourd'hui, écrit le site, elle "accumule les déficits" et sa survie serait même menacée.
Au temps de l'abondance, la SOTELGUI, dont 60% des actions étaient détenues par Telekom Malaysia (de 1995 à 2005), affichait une santé "florissante". Aujourd'hui, "entièrement gérée par l'Etat guinéen", c'est une "société agonisante, avec son lot de problèmes".
Selon un ancien cadre de l'entreprise, "en Guinée, une entreprise attise les appétits dès qu’elle appartient à l’Etat. Ici on a une mauvaise perception du bien public. On se dit qu’il n’appartient au père de personne, donc chacun doit se servir".
La SOTELGUI aurait longtemps été considérée comme "une vache à lait où des ministres en charge des Télécommunications et les différents directeurs qui s'y sont succédé pompaient à satiété le recettes". Selon l'enquête de Guinée7.com, qui cite un agent de la société, "toutes les entreprises sous-traitantes ou presque appartiennent aux différents ministres des Télécoms et/ou aux cadres de la Sotelgui, ce qui a favorisé une mafia bien organisée". Résultat, aujour'hui, "la vache ne produit plus de lait" et la société traîne "un personnel aussi pléthorique qu’inefficace", composé de 1600 employés, soit davantage que tous les autres opérateurs de télécommunications présents en Guinée.
Après avoir constaté que la SOTELGUI "se joue des règles cardinales" de gestion, Guinee7.com conclut que, "sauver cette entreprise nécessite des mesures draconiennes", entre autres la réduction du personnel et l'ouverture du capital.
Un audit de l'entreprise a déjà été réalisé, dont on attend les résultats qui enverront "certains inéluctablement à la case prison".
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.