(Agence Ecofin) - Au Nigeria, la Banque centrale vient de couper l’accès aux devises étrangères pour les importateurs de maïs. Selon l’institution, cette décision annoncée hier devrait permettre notamment de renforcer la production locale de la céréale. Elle affectera toutefois le pouvoir d’achat des consommateurs.
Au Nigeria, les banques commerciales sont désormais tenues de suspendre toutes les nouvelles procédures de traitement de documents commerciaux liés aux importations de maïs. C’est ce qu’a indiqué hier la Banque centrale du pays (CBN) dans une circulaire.
D’après l’institution financière, cette décision à effet immédiat entre dans le cadre de ses efforts allant dans le sens de la « hausse de la production locale, de la sauvegarde des moyens de subsistance ruraux et de l’augmentation des emplois qui ont été perdus en raison du coronavirus ».
Elle devrait également permettre de conserver les devises étrangères dans un contexte de baisse des recettes pétrolières en raison du ralentissement économique mondial qui a pesé sur les cours du baril.
Pour certains observateurs, la démarche de la CBN pourrait être lourde de conséquences pour les consommateurs alors que le taux d’inflation a déjà franchi 15 %, soit son plus haut niveau depuis deux ans. « On peut s’attendre à ce que les prix s’envolent. Je ne pense pas que le moment soit approprié pour mettre en place une telle politique », confie à Bloomberg, Ahmed Jinad, analyste sur le marché des capitaux chez Meristem Securities à Lagos.
Le Nigeria est le second producteur de maïs d’Afrique après l’Afrique du Sud, mais reste encore très loin quand il s’agit de rendement à l’hectare. Le pays récolte en effet 1,6 tonne de maïs par hectare contre 4,6 tonnes pour l’Afrique du Sud. Cette faiblesse des rendements qui entretient la sous-performance de la filière pousse le pays à importer chaque année en moyenne 400 000 tonnes de maïs selon le Département américain de l’agriculture (USDA).
Pour rappel, la CBN avait déjà ordonné en août dernier aux banques commerciales d’arrêter de fournir du crédit aux importateurs de produits laitiers.
Espoir Olodo
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