(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le plan de scission de la compagnie nationale d’électricité Eskom, pourrait être insuffisant pour atténuer la crise que traverse l’entreprise. C’est ce qu’a indiqué l’agence de notation américaine Moody’s dans un rapport publié cette semaine.
D’après le document relayé par Reuters, le plan de scission de l’entreprise pourrait rendre la gestion de ses actifs plus transparente, « avec une répartition plus claire des revenus et des coûts entre les secteurs d'activités ».
Cependant, il ne devrait avoir qu’un impact marginal dans la résolution de la crise financière que traverse la structure, et qui représente toujours un risque important pour la solidité budgétaire du pays.
Alors qu’elle fournit plus de 90% de l’énergie électrique sud-africaine, la compagnie Eskom fait face depuis quelques jours à des problèmes techniques qui ont déjà mis hors ligne, près de 45 000 MW de sa capacité, provoquant des délestages.
Plusieurs observateurs avaient associé cette crise à un sabotage du réseau par les syndicats mécontents du plan du président Cyril Ramaphosa, de scinder l’entreprise en trois entités distinctes dans l’objectif de la rendre plus performante. Si l’entreprise a annoncé un retour à la normale d’ici à la fin de semaine, la gestion d’une dette colossale de 30 milliards $, couplée à un manque de financement, fait toujours planer le spectre d’une crise électrique encore plus importante.
Notons néanmoins que d’après l’agence, la société Eskom pourrait conserver sa domination sur le marché sud-africain de l’électricité à moyen terme, avant que celle-ci ne décline sur le long terme, grâce aux stratégies de diversification des sources d’énergie initiées par l’Etat.