(Agence Ecofin) - Le gouvernement zimbabwéen serait en discussion avec l'agence multilatérale de financement Afrexim Bank, afin que celle-ci lui procure des fonds qui lui permettront de restaurer la stabilité au sein de son système bancaire, a-t-on appris d'une information donnée par The Financial Gazette, un média local, qui cite John Mangudya, le gouverneur de la banque centrale du Zimbabwe.
Le montant sollicité n'a pas été divulgué, mais l'argent obtenu permettra de racheter les créances douteuses assorties de garanties, ou alors susceptibles d'un recouvrement effectif, et qui plombent aujourd'hui la capacité des banques à financer l'économie au Zimbabwe. Le problème préoccupe le gouvernement de ce pays qui , pour faire face, a créé en 2014 une structure spécialisée, Zimbabwe Asset Management Corporation, sur le modèle nigérian de AMCON, et qui au mois d'août 2014, a absorbé pour près de 45 millions $ de créances douteuses auprès des banques.
L'intervention du gouvernement risque toutefois de ne pas être facile. Dans certains cas les créances douteuses sont survenues du fait que les banques ont accordé de nombreux crédits à des salariés, misant sur le fait qu'elles collectaient ces salaires et pourraient se payer aux termes convenus. Mais dans un contexte marqué par une faible liquidité dans le pays, ce recouvrement est devenu plus difficile, conduisant parfois à des ventes forcées de propriétés immobilières.
Dans d’autres cas, la situation est née d'un problème de gouvernance au sein de certaines banques, qui ont accordé des prêts à des actionnaires ou des proches de ceux-ci, parfois sans véritables garanties. Dans tous les cas, plusieurs d’entre elles ne seront plus là pour bénéficier du secours gouvernemental. Vendredi 9 janvier dernier, la Banque centrale a procédé au retrait d'agrément à Allied Bank, mettant fin à son droit d'exercer dans le secteur.
Idriss Linge
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