(Agence Ecofin) - Le procureur général du Mozambique a désigné la firme américaine de gestion des risques Kroll pour auditer la dette du pays après la découverte de l'existence de plus de 2 milliards de dollars d’emprunts contractés par des entreprises publiques, et non intégrés dans les statistiques officielles, ont rapporté des médias locaux, le 5 novembre.
L’agence de presse officielle Mozambique News Agency a précisé que Kroll va auditer la dette de Mozambique Tuna Company (Ematum), du gestionnaire portuaire Proindicus et de Mozambique Asset Management.
Cet audit est un des prérequis pour rétablir les relations entre Maputo et le Fonds monétaire international (FMI), qui a suspendu l’octroi de prêts au Mozambique, et négocier un plan de sauvetage de l'économie mozambicaine plongée dans une crise sans précédent. L’autre condition posée par le FMI pour rouvrir le robinet de l’aide est la restructuration de la dette extérieure de ce pays d’Afrique australe.
Le gouvernement mozambicain avait reconnu, le 26 octobre dernier, que sa dette, plombée notamment par le scandale des emprunts cachés, était devenue « intenable» et exprimé le souhait de la restructurer.
Selon le FMI, la dette publique du Mozambique devrait atteindre 130% du PIB en 2016, contre 86% en 2015.
Le Mozambique s'est retrouvé, en avril 2016, au cœur d'un scandale politico-financier avec la révélation d'emprunts cachés contractés par des entreprises publiques pour 1,4 milliard de dollars. Ces emprunts s'ajoutent à une obligation de 850 millions de dollars, contractée opaquement en 2013 par l'entreprise publique Ematum pour une commande de 30 embarcations aux chantiers navals des Constructions mécaniques de Normandie de Cherbourg (Ouest de la France).
Walid Khefifi
Lire aussi:
04/11/2016 - Standard & Poors déclare le Mozambique en quasi-défaut à CC
01/09/2016 - Mozambique: un haut fonctionnaire du FMI nommé à la tête de la Banque centrale
10/08/2016 - Mozambique: la croissance économique tombe à 4% au premier semestre 2016
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »