(Agence Ecofin) - Depuis près d’une décennie, de vives tensions existent entre les compagnies minières et les communautés locales péruviennes. Ces dernières estiment être lésées dans la répartition des profits tirés de l’exploitation minière et militent pour un système plus équitable.
Au Pérou, le gouvernement de Pedro Castillo veut réduire les disparités économiques dans la répartition des richesses issues de l’exploitation minière. Parmi les propositions de solution figure la création d’un fonds social qui sera entièrement financé par les compagnies minières installées dans le pays.
À en croire les détails relayés par Reuters, ce fonds devrait contribuer à développer les régions avoisinant les sites d’exploitation minière et ainsi améliorer les conditions de vie des populations.
I think the idea of creating a “social fund” - proposed by Prime Minister of Peru Anibal Torres is a step in the right direction. In addition, Peru should develop its local mining supply and service sector and, in particular, SMEs…https://t.co/ul2XMhEStF https://t.co/zs7BWng52C
— Charles C. Nyabeze (@charlesnyabeze) October 1, 2022
Apaiser les tensions dans le secteur minier et favoriser l’investissement
Le secteur minier du Pérou, deuxième producteur mondial de cuivre derrière le Chili, est secoué depuis des années par des conflits récurrents. Les communautés locales réclament notamment une part plus élevée des bénéfices générés par l’exploitation des ressources minières.
Cette année a été particulièrement marquée par une vague de protestations menées par les populations indigènes contre le chinois MMG, et qui ont conduit à l’arrêt des activités à sa mine de cuivre Las Bambas, entre avril et juin. Comptant à elle seule pour 1 % du PIB du pays, la mine a déjà été à plusieurs reprises la cible des communautés locales.
Tous ces troubles dans l’industrie créent par ailleurs un environnement hostile à l’investissement. En absence de perspectives pour un nouveau grand projet, la banque centrale du Pérou prévoit une baisse de 3,7 % des investissements miniers en 2022.
La nouvelle approche du gouvernement péruvien pourrait donc être décisive pour améliorer le climat des affaires. « Ce n’est que de cette manière que nous pourrons récupérer cette légitimité sociale et générer de meilleures conditions pour le développement des investissements miniers », confie le Premier ministre Anibal Torres.
Une bonne idée pour les pays miniers africains
La question de la répartition des profits générés par les mines est également une problématique majeure en Afrique. Malgré la richesse de leur sous-sol, les populations des plus importants pays miniers du continent comptent parmi les plus pauvres au monde. Dans le rapport Ecofin Pro publié en avril dernier et intitulé « En finir avec la malédiction des matières premières », on retrouve entre autres exemples évoqués pour illustrer ce phénomène plusieurs pays comme la RDC, la Guinée ou encore le Niger.
La nouvelle approche que veut essayer le gouvernement péruvien a donc de quoi inspirer certaines nations africaines dans lesquelles les populations ne bénéficient pas encore convenablement de l’exploitation des ressources minières. Elle viendrait s’ajouter à d’autres mesures visant à partager équitablement les bénéfices des mines entre les pays et les sociétés, parmi lesquelles on peut citer les pressions pour le développement d’une industrie de transformation locale des métaux.
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Accra, Ghana