(Agence Ecofin) - Pour Greenpeace Afrique, accepter de réduire l’impôt des exploitants forestiers du Cameroun reviendrait à financer une prochaine pandémie. L’organisation invite plutôt le gouvernement à profiter de la détresse actuelle de la filière, liée à la Covid-19, pour bâtir une économie plus durable.
Greenpeace Afrique, ONG spécialisée dans la défense de l’environnement, a publié, le 2 juin, une note appelant Jules Doret Ndongo, le ministre des Forêts et de la Faune, à rejeter la demande de réduction d’impôt faite, la semaine dernière, par le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), pour cause de coronavirus.
« Le véritable problème sous-jacent de l’industrie de l’exploitation forestière n’est pas son incapacité actuelle à payer des impôts, mais sa contribution continue aux violations des droits de l’Homme et à la destruction de la planète. Accorder des allégements fiscaux aux sociétés forestières pourrait revenir à financer publiquement notre prochaine pandémie », déclare Ranèce Ndjeudja, responsable de la campagne forestière pour Greenpeace Afrique au Cameroun.
Greenpeace Afrique appelle plutôt le gouvernement du Cameroun à adopter un plan de protection permanente de sa forêt et à travailler avec des partenaires internationaux pour générer des investissements dans les énergies renouvelables, l’agriculture écologique et la gestion communautaire des forêts.
« Nous devons protéger la nature pour que la nature nous protège. La détresse actuelle du secteur de l’exploitation forestière est une bonne occasion de reconstruire notre économie en secteurs durables qui n’exacerbent pas l’urgence climatique et la mise en danger de la biodiversité ni ne menacent notre santé », conclut Ranèce Ndjeudja.
Cependant, pour le GFBC une révision à la baisse de la taxe d’abattage au cours de l’exercice budgétaire 2020 ferait un grand bien aux exploitants forestiers qui font face aux ravages de la pandémie de Covid-19. Les exploitants forestiers sollicitent aussi une réduction de 50% du droit de douane sur le bois transformé et le report des paiements de la redevance forestière annuelle.
S.A.
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