(Agence Ecofin) - Depuis le début de l’année, le Ghana ne reçoit qu’environ 60 millions de pieds cubes par jour de gaz en provenance du Nigéria, via les installations de la WAPCo. C’est moins de la moitié du volume contractuel promis à la mise en service du gazoduc en 2011, par le Nigeria.
Le volume promis était de 123 millions de pieds cubes par jour et il devrait servir à produire de l’électricité via les centrales thermiques du Ghana. Le Nigeria n’a jamais pu fournir 100 millions de pieds cubes par jour de gaz au Ghana, depuis le démarrage des exportations.
L’information a été révélée par Kweku Andoh Awotwi (photo), le président du conseil d’administration de la Volta River Authority (VRA), le plus important producteur d’électricité du Ghana. M. Awotwi est également le nouveau directeur général de Tullow Ghana, entré en fonction depuis le 1er mars.
Selon le responsable qui s’est confié à Ghana Web dans une interview, cette situation est actuellement due à l’incapacité du Ghana à régler ses dettes envers NGas, la société d’Etat nigériane du gaz. La dette qui s’élève à 40,3 millions $ vient s’ajouter à d’autres facteurs existants qui rendent erratique la fourniture de gaz par la partie nigériane. Il s’agit des actes de vandalisme sur les installations gazières du Delta du Niger et la pénurie continue de gaz pour les centrales électriques nigérianes.
« Nous sommes à peu près à la moitié de ce qui nous avait été promis contractuellement et cela n'est pas suffisant. Il y a plusieurs raisons à cela : le vandalisme des pipelines et le fait que nous n'ayons pas payé nos factures », a-t-il affirmé, avant d’indiquer que des discussions sont en cours pour faire passer l’approvisionnement quotidien de gaz nigérian à 90 millions de pieds cubes par jour de gaz.
En attendant, le Ghana continue à obtenir du gaz nigérian parce que la VRA paye d'avance pour ce gaz. « Nous mettons en place des lettres de crédit pour obtenir le gaz », a-t-il précisé.
Le Ghana qui reçoit environ 25% de son alimentation en énergie thermique du Nigeria, multiplie les efforts pour doper sa production électrique, à cause des affres du délestage électrique.
M. Awotwi a dit être confiant pour l’avenir, car les champs gaziers du pays permettront de réduire la dépendance du Ghana au gaz nigérian. « Je pense que dans les 6 à 12 prochains mois, les choses devraient s’améliorer. Sankofa entrera en service, TEN a commencé, et cela compense une partie du déficit de Jubilee. »
Le champ pétrolifère de Sankofa, situé au large de Cape Three Points, devrait produire environ 180 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour, qui seront destinés à la production d'énergie thermique, pour la demande locale.
Olivier de Souza