(Agence Ecofin) - La Tanzanie devrait jouer un rôle clé sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié au cours des prochaines années. Pour ce faire, le développement de certains projets est primordial, mais pour le moment, ceux-ci subissent des retards en raison de divergences d’opinions.
L’anglo-néerlandais Shell et le norvégien Equinor ont exhorté le gouvernement tanzanien à conclure dans les plus brefs délais, les négociations relatives au projet d’installation d’une usine de gaz naturel liquéfié, dans la ville portuaire de Lindi, au sud-est de la Tanzanie.
In an op-ed in a Tanzanian newspaper, Shell and Equinor pressure Tanzania to develop its gas resources now because the energy transition means it will lose value in future.
— Jonathan Gaventa (@jonathangaventa) April 15, 2021
A risky strategy for a capital-intensive project that will last 25+ years.https://t.co/qv3DwA2sMZ pic.twitter.com/9BaZ1b8gdR
« Une énorme opportunité pour la Tanzanie de bénéficier de ses riches ressources en gaz est à portée de main. 2021 doit être l’année où des mesures sont prises pour conclure les négociations. Le projet Tanzania LNG représente une formidable opportunité de transformer l’économie du pays, mais cette opportunité ne sera pas éternelle. Le timing est essentiel en termes de réussite du projet. Un mégaprojet comme celui-ci prend des années à planifier, à concevoir et à exécuter et, par conséquent, des décisions critiques sont nécessaires maintenant », ont déclaré Frederik Grootendorst et Mette Halvorsen Ottoy, respectivement PDG de Shell et Vice-présidente de Equinor.
En effet, les pourparlers sur un accord avec le gouvernement hôte concernant les conditions pour le développement de ce projet dont le coût est estimé à 30 milliards $, ont été suspendus par les autorités tanzaniennes depuis 2017. Ceci s’explique par le fait que trois projets de loi avaient alors été soumis par le gouvernement pour obliger les compagnies pétrolières présentes sur le territoire, à renégocier leurs parts de façon à permettre à l’Etat d’y obtenir plus d’intérêts.
Notons qu’en janvier de cette année, Shell et Equinor ont signé un protocole d’accord pour une collaboration formelle sur le GNL de Lindi. Toutefois, ceci n’est pas suffisant, car les travaux de construction de cette usine d’une capacité de 10 millions de tonnes par an, pourraient être retardés si le gouvernement tanzanien ne relance pas les négociations.
Il faut savoir que la construction de l’infrastructure devait démarrer en 2022 et s’achever en 2028.
La Tanzanie possède des réserves gazières de 56 Tcf et exploite déjà du gaz pour la production d’électricité. Grâce à cette usine de GNL, le pays ambitionne de fournir du gaz aux pays de la sous-région et de réduire sa dépendance au pétrole importé. Cependant, le pays est à la traîne par rapport à son voisin mozambicain qui a deux projets d’exportation de GNL en cours de développement et un troisième au stade de la planification.
Shell exploite les blocs 1 et 4 dont les réserves sont estimées à environ 16 Tcf de gaz et Equinor le bloc 2 qui contiendrait 20 Tcf de gaz.
Lorianne Biaou
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