Qualifier les investissements dans le gaz naturel de « propres » est contraire aux règles énergétiques de l’UE (ClientEarth)

(Agence Ecofin) - Selon le spécialiste en environnement ClientEarth, bien que le gaz naturel soit considéré comme moins polluant que le charbon et le pétrole brut, il reste une source d’énergie fossile qu’il faudra retirer du mix énergétique.

Dans une lettre adressée à l’Union européenne et citée par Reuters le 6 octobre, ClientEarth suggère qu’investir dans le gaz naturel serait contraire aux règles et objectifs énergétiques de l’institution, qui encouragent la décarbonation du mix énergétique.

Le cabinet d’avocats spécialisé dans les questions environnementales soutient que si l’UE décidait de qualifier les investissements dans le gaz naturel de « verts », elle violerait ses propres règles liées au climat et à la transition énergétique. Car, rappelle ClientEarth, le gaz naturel reste un combustible fossile polluant bien qu’il soit considéré comme un passage vers un avenir plus propre.

Précisons que cet avertissement de la société intervient dans un contexte où l’Union européenne envisage de faire adopter des mesures visant à intégrer le gaz naturel à sa taxinomie des activités vertes. Ladite réglementation étant un ensemble de mesures adoptées en avril 2021. Des mesures qui permettent de définir la partie des investissements que l’institution considère comme réellement verte.

Interrogé par Natural Gas World sur la lettre du cabinet d’avocats, un fonctionnaire de la Commission européenne a laissé entendre que l’Union européenne y répondrait en temps voulu.

Cette intervention fragilise un peu plus la place accordée au gaz naturel dans les efforts d’atteinte de la neutralité carbone dans le monde d’ici 2050 et les ambitions de certaines entreprises européennes pour le développement de l’utilisation du combustible dans la région et dans le monde. Ceci, dans un contexte où des environnementalistes européens rappellent le caractère polluant du gaz et appellent à s’en passer.

Fin septembre, Mario Mehren, le patron de la société allemande Wintershall Dea, a exhorté les dirigeants du monde entier à offrir au combustible une place de choix dans le mix énergétique. Il a aussi salué les efforts fournis ces dernières années dans ce sens, notamment pour profiter du retrait en cours des solutions électriques adossées au charbon.