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Nigéria, ce géant gazier qui dort

  • Date de création: 07 juin 2018 16:37

(Agence Ecofin) - Mardi, Ibe Kachikwu, le ministre nigérian du pétrole, a déclaré que le Nigéria améliorera dans les prochains mois, ses exportations de gaz naturel via le gazoduc ouest-africain, West African Gas Pipeline (WAGP).

L’annonce a été faite après la publication d’un communiqué du Ministère faisant état d’une nouvelle découverte de gaz naturel au large des côtes de Lagos, notamment lors de la 17e session du Comité des ministres des pays desservis par le gazoduc. Il s’agit du Bénin, du Togo et du Ghana. La Côte d’Ivoire devrait, dans les prochaines années, accueillir les installations du WAGP.

Il faut constater que le Nigéria possède les neuvièmes plus larges réserves de gaz naturel au monde et n’en est que le 22e producteur mondial. Malgré les multiples appels pour des réformes poussées qui favorisent l’émergence de l’exploitation du gaz, tous les efforts du gouvernement sont concentrés sur l’huile. Or, depuis la chute des prix du pétrole à la mi-2014, le marché du gaz naturel, via le gaz naturel liquéfié (GNL) ne cesse de prendre de valeur dans le mix énergétique mondial, pour sa stabilité. Une niche que saisissent déjà de nombreux pays pour satisfaire la demande africaine.

Le Nigéria possède une usine de GNL mais sa production n’est pas destinée au marché régional. Seule celle du gaz naturel brut est vendue à ses voisins. Même dans ce segment, le Nigéria peine à assurer.

Etat des lieux de la fourniture gazière du Nigéria en Afrique de l’Ouest

Le gaz naturel produit au Nigéria, notamment dans le Delta du Niger est transporté via le conduit de 678 km de la WAGP ; le Bénin, le Togo et le Ghana. Malheureusement, depuis sa mise en activité en 2011, le gazoduc n’a jamais été à la hauteur des attentes.

Entre les mois de mars et d’avril dernier, le Ghana qui est le principal client du WAGP, a déploré la faiblesse des exportations de gaz naturel du Nigéria et a par la suite attribué ses difficultés de production d’électricité à la situation. En effet, le Nigéria qui s’est engagé à lui livrer 120 millions de pieds cubes de gaz par jour via le conduit, n’est jamais parvenu à en livrer 100 millions de pieds cubes. Abuja a expliqué que la forte demande locale et les attaques sur les pipelines étaient les principales causes de ce manquement contractuel.

Ainsi, pour pallier cette insuffisance d’approvisionnement gazier qui constitue un frein à son économie, le Ghana a multiplié les accords d’approvisionnement en GNL auprès de la Guinée Equatoriale et de la Russie notamment.

Au Togo, les défauts de fourniture de la WAGP ont conduit la centrale thermique de Lomé à fonctionner, depuis fin 2016, au fioul lourd. Le pays qui envisage de se doter d’une nouvelle centrale thermique a d’ores et déjà, décidé de s’émanciper du Nigéria en signant récemment, un accord d’approvisionnement avec la Guinée Equatoriale.

Quant au Bénin qui ne dispose pas de centrale thermique et dont la consommation de gaz n’est liée qu’au butane, les défauts d’approvisionnement du gazoduc sont compensés par l’hydroélectricité. C’est aussi le plus petit consommateur du gaz de la WAGP.

Le Nigéria doit mieux exploiter son potentiel gazier

La demande gazière en Afrique de l’Ouest est telle qu’une découverte de gaz au large de Lagos ne suffira pas. D’ailleurs, de nombreux observateurs et acteurs du secteur, estiment que cette découverte est marginale, vu que ni le volume, ni la société concernée ne sont connus.

Selon un rapport publié récemment par le Ministère nigérian du pétrole, le potentiel gazier national est passé de 186 Tcf à 190 Tcf. Cependant, l’exploitation gazière reste marginale à côté de celle du pétrole, principale source de recettes publiques. Au Nigéria, les investissements dans le gaz ne sont pas aussi importants que dans les autres pays africains comme le Mozambique ou encore l’Egypte, bien que le potentiel est plus important.

Selon la presse locale, la dernière découverte de gaz naturel au Nigéria a été opérée accidentellement car l’explorateur recherchait du pétrole. Malgré ses immenses réserves, le pays se bat pour approvisionner ses propres centrales thermiques. Une situation que les experts attribuent à l’insuffisance du réseau de transport du gaz.

Au même moment, avec un potentiel moins important et une politique énergétique intéressante qui attire les investisseurs, l’Egypte est en train de devenir l’un des plus importants producteurs de gaz du Moyen-Orient. Le pays devrait devenir autosuffisant entre ce mois de juin et celui de juillet et même satisfaire une partie de la demande régionale dans les prochaines années. Pareil pour le Mozambique qui envisage de se doter de deux unités de liquéfaction de gaz d’ici 2023. Celles-ci devraient produire 3,4 Mtpa et 12,88 Mtpa, extensible à 50.

La concurrence dans le viseur

Face aux difficultés de la WAGP pour satisfaire sa clientèle et aux découvertes mineures de gaz qui s’enchainent dans des pays comme la Guinée Equatoriale, le Ghana et la Côte d’Ivoire, il convient de s’interroger sur l’avenir du leadership gazier du Nigéria dans la région.

Si le géant ne profite pas assez de ses réserves de gaz, certains pays comme la Guinée Equatoriale font des pieds et des mains pour se positionner en fournisseur de premier plan en Afrique occidentale. La Guinée Equatoriale, à travers son initiative LNG2Africa envisage de fournir, à partir de 2021, un total de 1,1 Mtpa de gaz naturel liquéfié à ses voisins ouest-africains comme le Ghana, le Togo, le Burkina, le Niger, le Mali etc.

En l’état actuel de la situation, le Ghana qui est l’un des plus gros clients du gaz nigérian, est progressivement en train de s’en émanciper grâce à sa production domestique qui devrait exploser grâce à la prochaine campagne de forages de Tullow Oil. Idem pour le Togo avec le GNL équato-guinéen. D’ailleurs, Malabo envisage de faire du port de Lomé, son hub de distribution vers les pays de l’hinterland.

La Côte d’ivoire qui devrait accueillir une extension de la WAGP dans les prochaines années, multiplie les attributions de licence d’exploration de ses eaux aux firmes internationales. Le pays envisage de faire passer de 45 000 barils à 200 000 barils par jour, sa production pétrolière d’ici 2020 et de doper celle du gaz naturel. En 2017, la production gazière est passée de 100 millions de pieds cubes par jour à 216 millions de pieds cubes. La construction d’une unité de regazéification de GNL est en cours. Elle devrait permettre d’importer du gaz naturel et de satisfaire la demande des centrales thermiques Azito, Ciprel et Aggreko.

Tout ceci pourrait bloquer l’expansion du WAGP dans le pays, et dans la région.

Olivier de Souza


 
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