(Agence Ecofin) - Le groupe bancaire français BPCE dispose d’un milliard d’euros pour faire ses emplettes à l’international, avec un intérêt de plus en plus marqué pour l’Afrique, à l’inverse des autres banques françaises.
Après avoir acheté à BNP Paribas 75% de la banque malgache BMOI, la banque mutualiste française vient de prendre 19,4 % du capital de la Banque nationale de développement agricole du Mali (BNDA) à la BCEAO. Avec un produit net bancaire de 27,1 millions d'euros et un bénéfice net de 5,4 millions, la BNDA rejoint donc le portefeuille de banques africaines du groupe BPCE qui officie déjà au Cameroun, au Congo et à Djibouti.
La filiale BPCE International et Outre-mer (IOM) a pris 9,7% du capital de la banque malienne, tandis que le Crédit Coopératif, membre du groupe BPCE, en a acquis 9,7%. Philippe Garsuault, directeur de BPCE IOM en a été nommé administrateur. Pour Bruno Delétré, ancien responsable de BPCE International Outremer, l’expansion du groupe en Afrique ne devrait pas s’arrêter là : « Au regard de la taille de notre enveloppe, les investissements qui peuvent être faits en Afrique avec une part de marché significative sont à notre portée », a-t-il confié au journal Les Echos.
Les trois vieilles
Cette offensive du groupe mutualiste français en Afrique tranche avec le faible investissement des banques hexagonales sur le continent. A la suite de la crise financière de 2008, le Crédit Agricole avait cédé l’essentiel de son portefeuille de banques africaines au groupe marocain Attijariwafa Bank.
BNP Paribas s’est récemment désengagée de Madagascar et continue de voir l’Afrique comme un gros réservoir de matières premières et de négoce à financer, sans vraiment s’intéresser à l’émergence d’une classe de consommateurs africains solvables et ambitieux.
Seule parmi les trois vieilles (comme les Africains surnomment familièrement les banques françaises historiques), Société Générale semble conserver un certain appétit pour l’Afrique où elle prévoir d’ouvrir 480 nouvelles agences d’ici 2015.
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »