(Agence Ecofin) - Pour garantir l’adéquation entre les diplômes et les besoins en main-d'œuvre des entreprises, le Mozambique a entrepris une réforme des textes encadrant la formation technique et professionnelle. Alors que la réforme est encore en examen, elle suscite déjà des d’inquiétudes.
Le gouvernement mozambicain a introduit un projet de loi au Parlement visant à modifier la loi sur l’enseignement technique et professionnel. Si elle est adoptée, la loi imposera aux entreprises publiques et privées de verser 1 % de leur masse salariale pour financer les établissements d'enseignement professionnel du pays.
« Les entreprises opérant dans le pays doivent contribuer au Fonds national de formation professionnelle avec un versement mensuel pouvant aller jusqu'à 1% du montant total de la masse salariale », indique le projet de loi.
Le projet de loi fait partie d’une réforme visant à actualiser les textes en vigueur sur l’enseignement technique et professionnel adopté en 2016. Cette réforme dans son ensemble a pour objectif de favoriser la formation d’une main-d'œuvre qualifiée dans le pays, notamment pour les projets gaziers et miniers. Surtout que plusieurs entreprises de ces secteurs ont encore recours à la main-d'œuvre étrangère faute de compétences locales.
Depuis son introduction au Parlement, cette réforme, en particulier le volet de la taxe sur les entreprises, a suscité pas mal d’inquiétudes. La majorité des critiques s’insurge contre cette nouvelle taxe qui constitue une charge supplémentaire pour les entreprises alors qu’elles payent déjà des taxes et impôts au gouvernement.
Député et vice-recteur de l'Université São Tomás du Mozambique, le professeur Silvério Ronguane a lui aussi un avis mitigé. En se confiant à University World News, un site d’information mondial sur l’enseignement supérieur, l’universitaire a déclaré que « ce projet de loi est un défi, car la raison pour laquelle une entreprise cotise ou non avec 1 % de sa masse salariale devrait être quand elle comprend que cela apporte une valeur ajoutée pour lui-même », avant d'ajouter : « que la loi soit un succès ou un échec dépendra beaucoup de la manière dont elle sera mise en œuvre ».
En outre, le projet de loi veut encourager les entreprises à former leur personnel, soit en interne, soit dans les instituts de formation. Elle entend aussi faciliter les partenariats publics-privés dans le domaine de la formation professionnelle, ainsi qu'à donner plus d’autonomie financière, scientifique et pédagogique aux établissements d'enseignement technique professionnel.
Vanessa Ngono Atangana
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